Il y a cette petite phrase qu’on entend souvent en formation ou en séance :
“J’ai peur qu’il ne m’aime plus si je lui dis non.” Comme si dire “non” mettait la relation en péril, venait ternir le sentiment d’amour qui relie le parent à son enfant.
Alors, comment aider un parent à retrouver sa boussole intérieure, quand il se sent coupable à l’idée de dire non à son enfant ?
Parce qu’avant d’accueillir les tempêtes émotionnelles de son enfant, encore faut-il savoir accueillir les siennes.
Le parent qui a peur d’être mal aimé a besoin d’entendre cette vérité simple : “C’est dur d’être parent et de se sentir mal aimé. On n’a pas fait des enfants pour se disputer avec eux.”
Oui, ça fait mal de voir son enfant pleurer, claquer la porte ou dire “je te déteste”.
Mais ce n’est pas un indicateur d’échec. C’est souvent le signe… qu’on fait justement notre job de parent.
Quand un parent sait où il va, qu’il a réfléchit son cadre, qu’il le sait équilibré entre sécurité et liberté (donc des non et des oui), qu’il a défini ce qui est non négociable dans sa famille, le “non” devient plus simple à prononcer. Il est incarné, il vient des tripes.
C’est la différence entre un “non” fragile (“je vais culpabiliser pendant trois jours”) et un “non” solide (“je sais pourquoi je le dis, et je peux l’assumer”).
Pas besoin de se justifier 15 fois. Une fois suffit. Puis on peut répéter calmement : “J’entends ton envie. Mais c’est non. Et c’est non négociable.”
Dire non, ce n’est pas dire “tais-toi et obéis”. C’est aussi être capable d’accueillir l’émotion qui vient avec. “Tu es furieux de devoir éteindre la tablette. Tu aurais aimé jouer encore 🥰.”
Ce type de phrase ne règle pas tout. Mais elle apaise. Elle montre à l’enfant qu’il a le droit de ressentir ce qu’il ressent… sans pour autant que cela change la décision. Faire preuve d’empathie ne signifie pas céder. C’est simplement accompagner un enfant pour qu’il traverse son émotion et puisse accéder à sa raison.
→ Oui au besoin, non au désir.
“Tu as faim ? Je te propose une pomme ou un yaourt. Pas de chocolat ce soir.”
→ Remplacer le non sec par un oui différé.
“Oui pour aller au parc… après la sieste.”
“Oui pour les dessins animés… après les devoirs.”
→ Face à un ado qui exige une réponse immédiate ?
“Si tu veux une réponse maintenant, c’est non. Si tu me laisses le temps d’y réfléchir (ou d’en parler avec ton père), ce sera peut-être oui… ou non.”
Accompagner un parent qui a du mal à dire non, c’est lui rappeler qu’un “non” posé avec empathie, cohérence et conviction n’abîme pas le lien. Il le renforce.
Un cadre solide, ce n’est pas une prison. C’est un filet de sécurité pour l’enfant, et pour le parent.
👉 « Savoir dire oui, oser dire non, et ne pas le regretter »
🎓 Une conférence utile aux parents… et salutaire pour les pros qui les accompagnent.
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L’autonomie est une compétence essentielle à cultiver dès le plus jeune âge, car elle conditionne la confiance en soi, la capacité d’initiative et l’adaptation aux défis de la vie adulte. Pourtant, pour de nombreux parents, trouver la « juste place » dans ce processus n’est pas simple. Ils oscillent parfois entre une présence trop envahissante, qui empêche l’enfant d’expérimenter, et un retrait trop marqué qui laisse l’enfant livré à lui-même.
Les professionnels de l’accompagnement parental, peuvent aider les parents à développer l’autonomie de leurs enfants et ados grâce à quelques outils de communication utilisables au quotidien.
Beaucoup de parents n’ont pas conscience de leurs excès. Ils agissent souvent par peur : La peur que l’enfant échoue, qu’il se mette en danger, qu’il souffre, ou encore peur qu’il ne grandisse pas assez vite. Cette peur brouille la capacité à ajuster la bonne distance et la bonne vitesse d’apprentissage.
Parmi les erreurs les plus fréquentes, on retrouve :
1) Faire à la place de l’enfant (par souci d’efficacité ou par peur de l’erreur).
2) Décider brutalement que l’enfant doit désormais « se débrouiller seul », sans accompagnement progressif.
3) Ne pas tenir compte des capacités réelles de l’enfant, en l’imaginant comme un « petit adulte ».
Ces postures nuisent à la construction progressive de l’autonomie, qui n’est pas innée mais bien un apprentissage.
Le développement de l’autonomie nécessite trois ingrédients fondamentaux :
– La connaissance du fonctionnement du cerveau de l’enfant (par exemple, sa capacité limitée d’attention et de planification selon l’âge).
– Un environnement matériel et affectif favorable (outils, temps, encouragements).
– Une posture adulte empreinte de bienveillance et de clarté.
Ce processus se déroule par étapes :
1) Co-pilotage : le parent et l’enfant réalisent ensemble.
2) Délégation : l’enfant agit seul, le parent valide ou encourage ensuite.
3) Autonomie : l’enfant agit seul, le parent reste en soutien en cas de besoin.
Accompagner les parents, c’est leur permettre d’identifier dans quelle phase se trouve leur enfant et comment ajuster leur posture.
Proposer des choix adaptés à l’âge est un excellent outil pour responsabiliser l’enfant et le rendre acteur de sa vie. Par exemple :
– Un jeune enfant peut choisir la couleur de son pantalon.
– Un adolescent peut organiser l’ordre de ses devoirs.
À travers ces choix, l’enfant apprend aussi que toute décision entraîne une conséquence, ce qui nourrit sa capacité de discernement et son sens des responsabilités.
Encourager l’autonomie ne se limite pas aux tâches matérielles (s’habiller, ranger, préparer un repas). Elle s’étend également aux dimensions sociales, sportives et relationnelles. Aider les parents à accompagner leur enfant dans la gestion de ses amitiés, de ses frustrations ou de ses défis scolaires est tout aussi essentiel.
La formation d’accompagnement à la parentalité proposée par APcomm comprend une multitude d’outils que les professionnels pourront transmettre aux parents selon leurs besoins.
Exemples : quelques balles, 2 chaises et un panier suffisent pour aider un parent qui a de la difficulté à déléguer.
Le rôle, en tant qu’accompagnant, est d’ouvrir un espace de réflexion et d’outillage pour les parents. Il ne s’agit pas de leur prescrire une méthode universelle, mais de les aider à :
– Observer leurs propres peurs et croyances.
– Reconnaître les capacités actuelles de leur enfant.
– Ajuster leur posture dans une dynamique d’équilibre.
– Valoriser les progrès, même minimes, plutôt que de viser une autonomie « parfaite ».
Un enfant ne devient pas autonome du jour au lendemain, ni au moment symbolique du départ pour les études.
L’autonomie est une compétence qui se construit progressivement, avec des réussites, des erreurs et des ajustements. Soutenir les parents dans cette démarche, c’est leur rappeler que leur présence, leur confiance et leur capacité à « lâcher prise » au bon moment constituent le meilleur tremplin pour l’avenir de leur enfant.
APcomm propose une formation à destination des professionnels pour qu’ils puissent découvrir les CPS et les développer, en 4 modules.
Cette formation est disponible aussi bien pour les jeunes enfants, les enfants mais aussi les ados.
Le programme de la formation est accessible sur notre site :
Les compétences psychosociales (CPS) sont un ensemble d’habiletés cognitives, émotionnelles et sociales que nous mobilisons pour faire face aux exigences de la vie quotidienne, réguler nos émotions, résoudre des problèmes et entretenir des relations positives. Cela représente par exemple la conscience de soi, la régulation émotionnelle, la capacité à communiquer, l’empathie et la résolution de problèmes. Le développement précoce de ces compétences chez l’enfant favorise un meilleur bien-être, une meilleure réussite scolaire et des relations familiales plus harmonieuses.
Pour un parent, promouvoir les CPS chez son enfant revient à l’accompagner dans l’apprentissage de compétences de vie – et en parallèle, à renforcer ses propres compétences parentales, ce qui crée un cercle vertueux. Les programmes d’éducation parentale et d’intervention précoce montrent qu’un soutien ciblé aux parents améliore non seulement le bien-être parental mais aussi l’adaptation émotionnelle et comportementale des enfants.
Parce que nos enfants apprennent d’abord par imitation et par interaction. Les parents qui montrent des stratégies de régulation émotionnelle, une communication assertive (c’est à dire exprimer ses opinions, ses besoins et ses émotions de manière claire, directe et respectueuse sans agressivité ni passivité) et une résolution de problèmes structurée fournissent un modèle que l’enfant pourra intégrer. Les environnements familiaux favorables (routines, soutien émotionnel, règles explicites) offrent des occasions répétées de pratiquer ces compétences. Ces mécanismes sont documentés dans la littérature sur le développement social-affectif et la promotion de la santé mentale.
Ensuite, les CPS protègent contre les risques et favorisent la résilience. Des compétences comme la régulation émotionnelle, l’aptitude à résoudre des problèmes et l’estime de soi servent de facteur de protection face aux situations stressantes (conflits, transitions scolaires, événements de vie). Les politiques de santé publique qui intègrent le développement des CPS visent à renforcer la résilience individuelle et communautaire.
Enfin, les interventions parentales ont fait leurs preuves ! Revues et guides montrent que les programmes de formation parentale (par ex. programmes fondés sur l’attachement, programmes psychoéducatifs) sont efficaces pour améliorer les comportements parentaux et, secondairement, les compétences socio-émotionnelles des enfants. Des revues identifient des effets positifs, particulièrement lorsque l’intervention est structurée, interactive et inclut des éléments pratiques (jeux de rôle, pratiques à la maison, coaching).
Pour faciliter le travail des parents, on peut regrouper les CPS en 7 compétences clés à travailler ensemble :
1- Conscience de soi – nommer ses émotions, reconnaître ses forces et ses limites.
2- Régulation émotionnelle – stratégies pour apaiser une émotion intense (respiration, pause, langage).
3- Empathie et compréhension des autres – reconnaître ce que l’autre ressent et pourquoi.
4- Communication efficace – exprimer ses besoins de façon claire et respectueuse (écoute active, phrases en « je »).
5- Résolution de problèmes / prise de décision – identifier un problème, générer des solutions, tester et évaluer.
6- Assertivité et limites – poser des règles claires sans agressivité.
7- Gestion du stress et persévérance – tolérer la frustration, relancer après un échec (le nerf de la guerre pour l’école notamment…)
Ces catégories s’alignent sur les cadres proposés par l’OMS et les agences de santé publique pour la classification des CPS. Elles donnent un guide pour fixer des objectifs d’apprentissage concrets en famille.
Avant de proposer des outils, connectons-nous à nos propres compétences psychosociales. Pendant longtemps, l’éducation a été pensée selon un modèle descendant : il y a ceux qui savent et ceux qui écoutent. Aujourd’hui, on privilégie une posture collaborative fondée sur la co-construction et la valorisation des compétences parentales.
C’est ce que nous faisons depuis 20 ans chez APCOMM lorsque nous proposons :
→ D’évaluer de façon bienveillante : en commençant par utiliser nos propres CPS, en repérant les forces du parent et les situations prioritaires (plutôt que souligner uniquement les « problèmes »).
→ D’aider à fixer des objectifs SMART en proposant des objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporellement définis (ex. « d’ici notre prochaine rencontre, utiliser 3 fois une stratégie de pause lors d’un conflit »).
→ D’utiliser une pédagogie active par des jeux de rôle, feedback immédiat, répétition en situation réelle.
→ De modéliser et de co-réflechir : Nous encourageons le parent à réfléchir à ses réactions et à tester des alternatives.
→ D’insister sur l’intérêt des petits pas et le renforcement positif en introduisant progressivement des changements et en célébrant les succès.
→ De contextualiser nos suggestions aux besoins des familles : en adaptant les exemples et la langue aux valeurs familiales.
Et enfin de mesurer et suivre : en enregistrant les progrès avec des outils simples (journal, échelle de stress, fréquence d’utilisation d’une stratégie).
Il y en a de nombreuses et de nombreux. Voici un outil à proposer, avec une activité facile et un dialogue à appliquer afin de développer les compétences émotionnelles.
Enseigner la conscience émotionnelle (pour le parent & l’enfant)
Activité « boîte à émotions » : dessiner ou mettre des photos d’expressions, nommer l’émotion en un mot.
→ Dialogue parent : « Je vois que tu as le visage tout serré – j’ai l’impression que tu es en colère ? Peux-tu me montrer avec la main où tu le ressens ? »
But : augmenter le vocabulaire émotionnel et la capacité d’identifier une émotion avant qu’elle n’explose.
Notre formation « Développer vos compétences psychosociales » vous propose de multiples ressources afin de permettre aux parents des prises de conscience et des mises en pratique. Lors de café-parents, de groupe de parole, les outils proposés peuvent permettre la construction de stratégies familiales, de partage d’expériences profitables. Cette collaboration entre parents peut vraiment favoriser la motivation et éviter l’abandon si fréquent lorsque l’on ne se sent pas compétent.
– Nos rythmes de vie nous confrontent au manque de temps. Il nous faut donc viser des « micros pratiques », des « plus petits pas possibles » pour que cela soit viable.
– Les injonctions de la société sont telles, que beaucoup de parents doutent de leurs compétences. L’objectif n’est pas d’être « parfait », comme nous le disons souvent, mais d’être un parent « suffisamment bon », selon la formule de Winnicott.
– Nos propres histoires, ne nous ont pas toujours permis de développer ces fameuses compétences émotionnelles. Une éducation autoritaire, culpabilisante ou évitante ne nous a pas aidé. Il faudra donc prioriser l’auto-soin parental (et professionnel ?) en nous soutenant les uns les autres. Nous devrons probablement apprendre à demander de l’aide, à nous préserver, à nous pardonner et à déculpabiliser.
– Les apprentissages viendront contredire ce que l’on a pu apprendre, notre éducation ou nos valeurs. Il nous faudra alors adapter, s’adapter et changer notre regard.
– Enfin, nos enfants, ceux que nous accompagnons, ne vont pas sauter de joie avec ces nouvelles pratiques et il y aura, bien des fois, de la résistance. L’utilisation du petit pas, de la réparation lorsque cela a dérapé, facilitera la relation et la résilience.
Développer les CPS ne se limite pas à l’enfant, nous l’avons vu. C’est un projet collectif ! Il implique la famille, l’école, les institutions et la société.
Alors oui, développer les compétences psychosociales (CPS) d’un enfant passe presque inévitablement par l’accompagnement des parents : les parents fournissent le modèle, les routines et les opportunités d’apprentissage. Mais nous devons être vigilants et penser co-éducation, car nous n’avons pas tous reçu ce bagage à notre naissance et durant notre enfance. Un accompagnement structuré, non jugeant, centré sur des pratiques simples (conscience émotionnelle, régulation, communication, résolution de problèmes) et adapté au contexte familial, pourra produire des effets bénéfiques mesurables pour l’enfant et le parent.
APcomm propose une formation à destination des professionnels pour qu’ils puissent découvrir les CPS et les développer, en 4 modules.
Cette formation est disponible aussi bien pour les jeunes enfants, les enfants mais aussi les ados.
Le programme de la formation est accessible sur notre site :
Ah, les écrans… Ces petits rectangles lumineux capables d’hypnotiser un enfant (ou un adulte…) plus vite qu’un magicien avec ses tours !
Les recommandations scientifiques sont claires. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS, 2019) et l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP, 2016) rappellent qu’un usage excessif peut impacter le sommeil, la concentration et même la santé physique. Alors, quand on décide de limiter les écrans à la maison, on se heurte rapidement à une invitée peu agréable : la frustration.
Et soyons honnêtes, la frustration ne touche pas seulement les enfants… mais aussi les parents. On se surprend parfois à rêver d’un bouton « mise en veille » sur notre progéniture ou sur nous mêmes.
La frustration est une émotion normale qui naît quand un désir n’est pas satisfait. Chez l’enfant, elle peut ressembler à une éruption volcanique ; chez l’adulte, plutôt à un grognement intérieur accompagné d’un « mais pourquoi j’ai eu cette idée de limiter les écrans déjà ? ».
Les neurosciences nous disent que cette réaction est liée au système de récompense du cerveau, notamment la dopamine. Les écrans, avec leurs couleurs vives et leurs récompenses instantanées (le fameux « encore un épisode »), agissent un peu comme des chips : plus on en prend, plus on en veut. Limiter les écrans, c’est dire à un cerveau habitué : « pas de dessert aujourd’hui » (Kühn & Gallinat, 2015). Résultat : éruption volcanique garantie.
On ne le dira jamais assez, accueillir l’émotion d’un enfant : « Je comprends que tu sois frustré » active le cortex préfrontal, cette partie du cerveau qui régule les émotions. C’est un peu comme offrir des lunettes de soleil à quelqu’un qui se plaint du soleil : ça n’éteint pas le soleil, mais ça aide à mieux le supporter (Siegel & Bryson, 2011). Et surtout cela permet à notre enfant d’apprendre à réguler la frustration. Tout bénéf pour le long terme.
Non, remplacer un dessin animé ou un jeu par une partie de Monopoly ou de bazar bizarre n’est pas forcément la meilleure idée si nous tenons à notre santé mentale. Mais proposer une activité courte, engageante et choisie ensemble (« tu veux dessiner ou faire une mini-bataille de coussins ? ») permet de détourner l’attention sans passer pour un dictateur domestique.
Plutôt que de dire « non, pas d’écran », essayons le « oui, » :
– « Oui, tu peux regarder un dessin animé… une fois par semaine comme nous l’avons fixé sur le planning. » (on est d’accord, pour certains d’entre nous, c’est la limite très longue !!!)
– « Oui, tu peux jouer… lorsque nous aurons dîner.»
Ce petit « oui » apaise l’ego, tout en gardant le contrôle, ou en tout cas, tout en apprenant à le garder (Kazdin, 2008)
Car soyons clairs : si nous sommes tendus, l’enfant le sent et réagit au quart de tour. Les études sur la régulation émotionnelle (Gross, 2015) montrent que la respiration profonde, la mise en retrait quelques secondes ou même l’autodérision (« on dirait que tu es en grève des câlins ? ») peuvent réduire le niveau de tension.
La psychologie du bien-être rappelle que l’humour ou l’auto-dérision sont des stratégies efficace pour désamorcer les conflits. Donc, la prochaine fois que notre enfant hurle « mais tout le monde a le droit sauf moi », pourquoi ne pas répondre :
– « Exact, sauf les pandas, et tu sais quoi ? Ils survivent très bien sans tablette. »
– « Mais moi aussi, je voulais passer du temps à scroller mais mes neurones m’ont dit que ça n’était plus possible et qu’il fallait que je fasse une pause »
Cela ne marchera pas toujours, mais au moins, nous nous ferons rire nous-même. Et, surtout, cela détendra l’atmosphère.
Limiter les écrans, c’est aussi donner aux enfants l’occasion d’apprendre la patience, la tolérance à la frustration et la créativité. C’est un peu comme les légumes : ils ne les adorent pas sur le moment, mais à long terme, ça construit des adultes plus solides. Les recherches montrent que la capacité à tolérer la frustration dans l’enfance est corrélée à la réussite scolaire, à de bonnes relations sociales et même à la santé mentale (Mischel et al., 2011). Et bonne nouvelle ! Cela s’apprend mais nous allons devoir mettre la main à la pâte et parfois (souvent ?) travailler sur notre propre frustration.
Gérer la frustration liée à la réduction des écrans, c’est accepter un peu de chaos, de cris et de négociations dignes d’un sommet de l’ONU. Mais en combinant empathie, humour et quelques astuces scientifiques, on peut transformer cette bataille quotidienne en apprentissage… pour l’enfant et pour le parent.
Et si jamais cela devient trop intense… respirons, rappelons-nous que nous sommes les adultes, et répétons ce mantra : « Ce n’est qu’un écran, pas une question de vie ou de mort. » ou encore « Je travaille à la construction de son cortex préfrontal »
Prêt ? Alors let’s go et que la Force soit avec nous !
APcomm propose une formation à destination des professionnels pour qu’ils puissent accompagner les parents sur la question des écrans.
On y parle des jeunes enfants, des enfants mais aussi des ados.
Le programme de la formation est accessible sur notre site :
Prochaine session de 3 jours en présentiel (St Maur des Fossés – proche Paris) : 24-25-26 novembre 2025 et 2/3/4 février 2026
La reprise de l’école est souvent une période stressante pour les familles : rythmes qui changent, routines à réinstaller, achats des fournitures, inscriptions aux activités, inquiétudes des enfants. Psychologue, travailleur social, éducateur spécialisé, nous sommes confrontés au stress (normal) des parents. Et ce n’est pas toujours facile de les accompagner alors que nous-mêmes vivons, souvent, les mêmes choses.
Il est important, dans un premier temps, de comprendre les sources de ce stress. Est-ce l’organisation ? Le rythme de vie ? Les exigences scolaires ?
Une étude de 2004, Parenting Stress de Deater-Deckard, éditée par Yale University Press, nous montre que le stress parental est lié à des facteurs contextuels, personnels et relationnels, et que le soutien social est un facteur protecteur majeur.
Ils peuvent être socio-économiques : faibles revenus, chômage, précarité.
Ils peuvent être organisationnels : horaires de travail atypiques, charge mentale importante.
Ils peuvent être événementiels : séparation, parent solo avec un ou plusieurs enfants, déménagement, handicap ou maladie dans la famille.
Ils peuvent être scolaires ou administratifs : lorsque l’enfant connaît des difficultés d’apprentissage et/ou de comportement.
Pour les familles dont l’un des enfants est porteur d’un trouble neurodéveloppemental diagnostiqué, par exemple, la reprise de l’école est synonyme de reprise des démarches administratives, des suivis de l’enfant (psychologiques, orthophoniques…), de relations souvent complexes avec l’équipe enseignante, etc.
Enfin, ils peuvent être liés à un manque de soutien social : isolement, absence de relais familiaux, réseau social absent ou peu soutenant. Et lorsque l’enfant est différent, le vide social se crée souvent rapidement : parce que l’on se replie sur soi, parce que les autres parents peuvent nous mettre à l’écart pour éviter la « contagion ».
Quant aux caractéristiques personnelles et relationnelles, un parent anxieux ou possédant des croyances éducatives figées verra également son stress augmenter durant cette période de transition. Ces croyances sont liées à notre éducation, mais peuvent également être liées à nos expériences passées.
Pour toutes ces raisons, aider les parents à reconnaître les manifestations du stress et à comprendre leurs mécanismes est fondamental. Et faire la différence entre un stress aigu et un stress chronique peut déjà beaucoup aider.
Le stress aigu est une réaction immédiate et ponctuelle à une situation perçue comme une perte de contrôle, liée à l’imprévisibilité, à la nouveauté ou à notre ego. Il est de courte durée et constitue une réponse adaptative normale de l’organisme. Une fois la situation résolue, il disparaît.
C’est le cas, par exemple, d’un retard à un rendez-vous, de la gestion d’une dispute entre enfants ou d’un mot inattendu du professeur dans le carnet.
Le stress chronique, quant à lui, résulte d’une exposition prolongée ou répétée à des situations stressantes, sans période de récupération suffisante, ce qui devient problématique.
Imaginons que, pour X raisons, nos enfants soient toujours en retard et nous mettent en retard, qu’ils se disputent sans arrêt, que nous soyons submergé·e·s par ces conflits, que les remarques dans le carnet soient régulières, que les dépenses liées aux suivis pèsent sur notre porte-monnaie, que les critiques de notre entourage sur notre éducation soient quotidiennes…
C’est le combo gagnant pour affecter notre santé physique, mentale et émotionnelle. Fatigue persistante, troubles du sommeil, irritabilité, douleurs, troubles de l’attention, anxiété, voire dépression ou burnout parental peuvent alors nous guetter.
Pratiquer la psychoéducation, bien sûr.
Aider les parents à reconnaître les manifestations du stress et à comprendre leurs mécanismes. En atelier ou en individuel, l’expérience des verres (de notre module APCOMM petite enfance) est très parlante pour beaucoup de parents. Présenter le modèle CINÉ de Sonia Lupien l’est aussi.
Les aider à repérer les situations tendues : celles où il y a perte de contrôle, celles qui sont imprévisibles et nous mettent à mal. Leur apprendre à mieux appréhender la nouveauté, à travailler l’ego en parlant de notre voix off et de la façon dont on peut l’apprivoiser.
Parler du fonctionnement du cerveau, des émotions de nos enfants, de nous, adultes, permet de prendre un peu de distance avec les stresseurs. Cela aide à relativiser et à mieux comprendre ce qui se joue dans ces moments-là.
Donner des outils de communication pour éviter les montées dans « les tours ». Connaître et apprendre à utiliser les mots qui apaisent, qui favorisent la coopération plutôt que la confrontation, est également nécessaire.
Effet « Kiss Cool » : cette façon de communiquer en famille pourra être utilisée avec l’école, avec les autres parents, dans notre travail.
Pratiquer l’écoute active, bien sûr. Avant de proposer des astuces, les parents ont besoin de se sentir écoutés, sans jugement, sans solutions toutes faites, sans question fermée.
Pour certains, la situation peut évoluer rapidement. Pour d’autres, cela prendra plus de temps. Apprenons à prendre le temps dans nos suivis.
– Favoriser les routines. Des heures fixes et des rituels de séparation aident à réduire l’anxiété des enfants et des parents (Evans & Wachs, 2010).
– Introduire des techniques de relaxation ou de cohérence cardiaque.
– Utiliser un calendrier mural, le Kanban (technique japonaise de planification des tâches), pratiquer la méthode POMODORO pour aller au bout des tâches…
Les propositions sont légion et doivent être présentées comme des options, pas comme des solutions miracles.
Tester et valider si cela nous convient. Car aucune solution n’est universelle, et toujours garder en tête que ce qui marche un jour peut ne pas fonctionner le lendemain – et que ce n’est pas un problème.
Enfin, parler d’essai et non d’échec ou d’erreur.
Le parent parfait n’existe pas. Et (essayer) d’incarner ce que nous proposons.
Chaque année, c’est la même ritournelle : le printemps arrive, les journées s’étirent, et la lumière inonde les chambres jusqu’à pas d’heure. Tout le monde applaudit… sauf les parents. Eux savent. Eux redoutent.
Parce que ce que les autres appellent “l’heure d’été”, eux l’appellent “l’heure de trop”.
La mélatonine est une hormone produite naturellement par notre cerveau, plus précisément par la glande pinéale. Elle joue un rôle essentiel dans la régulation de notre rythme circadien – ce qu’on appelle communément “l’horloge interne”.
Et cette horloge… elle est photo-sensible.
Concrètement ?
La lumière inhibe la production de mélatonine. Plus il fait clair, plus le corps pense qu’il est encore l’heure d’être actif. Chez les enfants, dont le système neurobiologique est encore en plein développement, cette sensibilité est encore plus marquée.
Résultat : les enfants ne sont pas “contre” le coucher…Par contre, leur corps, lui, n’est pas prêt à dormir.
C’est là que le piège se referme. Face à un enfant excité, joyeux, parfois même rayonnant après une journée en plein air, le parent doute :
“Allez, on est en mai, profitons un peu.”
“Il sera bien fatigué demain, il dormira mieux.”
“C’est les beaux jours, faut pas être rigide.”
Et soyons honnêtes : ces phrases ne sont pas que pour les enfants. Elles viennent aussi justifier un besoin adulte de relâchement, après des mois de contraintes hivernales. Le souci ? L’enfant, lui, n’a pas encore les ressources d’autorégulation qu’on aimerait lui prêter.
Si on relâche de trop, l’enfant glisse doucement vers une fatigue chronique. Il se réveille difficilement, s’irrite plus vite, se concentre moins… et le cercle vicieux commence.
1. On reprogramme l’environnement
Rideaux occultants, lumières tamisées après le dîner, écrans éteints au moins une heure avant le coucher (oui, on sait, c’est dur). Il ne s’agit pas de contraindre, mais d’envoyer des signaux clairs au cerveau : la nuit approche, le calme arrive.
2. On garde la routine
Le rituel du soir, même s’il doit s’adapter à la saison, doit rester prévisible, stable, rassurant. Un enfant “prévenu” est un enfant plus disposé à coopérer.
3. On propose un vrai sas de décompression
C’est LE moment de bascule : Comment aider un enfant à passer du mode “dynamique” au mode “apaisé” ?
Deux idées d’activités simples et efficaces :
Le bocal à soucis :
On écrit (ou dessine) les petits tracas du jour, qu’on glisse dans un pot. On lui dit au revoir pour la nuit. Les pensées s’arrêtent là, symboliquement.
Le carnet de gratitude :
Trois petits moments positifs vécus dans la journée. Cela ancre le cerveau dans une dynamique de satisfaction… bien plus propice à l’endormissement que les ruminations du type “j’ai pas eu ma deuxième compote”.
4. On pense à nous
Un parent épuisé n’est pas un héros. C’est juste un parent épuisé (et souvent grincheux). Alors après avoir usé de notre énergie pour faire appliquer notre cadre, on s’offre un temps calme, un thé tiède ou un scroll-coupable sur Instagram – sans culpabilité justement.
“Je comprends que tu n’aies pas envie de dormir, mais ton corps, lui, en a besoin. Et moi aussi.”
Ça ne marchera peut-être pas du premier coup. Mais c’est mieux que “PARCE QUE C’EST COMME ÇA !”, non ?
Non, on ne peut pas “laisser veiller les enfants jusqu’à plus d’heure parce qu’il fait beau”.
En tout cas, pas si on veut qu’ils soient encore « fréquentables » le lendemain.
Alors si on tenait ce cadre pour les aider à grandir sereinement et parce que savoir dormir est un super pouvoir. Et comme tous les pouvoirs, il s’apprend.
La médiatisation de plusieurs affaires, impliquant des enfants et des adolescents, a propulsé le harcèlement scolaire au rang des préoccupations majeures des parents. Si le numérique a amplifié ce phénomène, il ne date pourtant pas d’hier. Déjà présent dans des époques très anciennes, il a commencé à être étudié en Norvège dans les années 70, mais ce n’est qu’au début des années 2000 que la France a commencé à prendre le sujet au sérieux.
Aujourd’hui, un consensus existe sur la définition du harcèlement scolaire :
“Une série d’actions négatives répétées par un groupe d’élèves en direction d’une cible dans l’incapacité de se défendre.” (JP Bellon)
Cette définition permet de différencier le harcèlement des moqueries ponctuelles entre élèves, des maladresses relationnelles ou des habitudes propres à certains groupes scolaires. Les mots-clés sont répétition et incapacité à se défendre.
Les études montrent que certains enfants, victimes de harcèlement, hésitent à en parler à leurs parents. Ce silence peut être incompris des parents qui s’interrogent : “Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?” ou encore “Tu sais que tu peux tout me dire…”.
La posture des parents est un élément clé lors de la découverte du harcèlement. Voici quelques maladresses courantes qui peuvent aggraver la situation :
“Tu es certain que tu ne l’as pas cherché ?”
“Ne les écoutes pas” ou “Insulte-les toi aussi ! Apprends à te défendre.”
“Et toi, tu es toujours sympa avec les autres ?”
“Je vais aller voir cet enfant à la sortie, il va m’entendre ! J’irai parler à ses parents !”
Bien que ces réactions partent d’une intention bienveillante, elles peuvent empirer la situation en encourageant une escalade de violence. L’enfant, craignant que l’intervention de ses parents n’aggrave son quotidien, préférera souvent se taire.
Que faire alors ? La réponse tient en un mot : écouter. Il est essentiel d’adopter une posture d’écoute bienveillante et sans jugement, pour que l’enfant puisse se sentir compris et en confiance.
Quelques phrases-clés à adopter :
Ces paroles agissent comme des premiers secours psychologiques. Elles ne résolvent pas immédiatement le problème, mais elles permettent à l’enfant de se sentir pris en charge et en sécurité.
Une fois que l’enfant se sent écouté et en confiance, il est essentiel d’impliquer les professionnels compétents. Aujourd’hui, de plus en plus d’établissements scolaires disposent d’équipes formées à la gestion des situations de harcèlement. Le programme PHARE, par exemple, permet de résoudre près de 80% des cas de harcèlement en milieu scolaire.
Chez APcomm, nous avons fait le choix d’aider, depuis plusieurs années, les parents et les professionnels à mieux comprendre le harcèlement scolaire et à adopter la posture la plus juste pour accompagner les enfants et les ados.
Si cette thématique vous intéresse, n’hésitez pas à consulter nos programmes ou à nous contacter directement pour en discuter.
Notre formation « Comprendre l’impact du handicap sur la parentalité » permet aux professionnels d’accompagner au mieux les parents dans leurs difficultés face au handicap. Nous avons envie de partager avec vous certains enseignements de cette formation.
L’annonce d’un handicap, qu’elle survienne à la naissance ou après un diagnostic tardif, constitue un véritable tremblement de terre pour les familles. Ce moment charnière divise leur vie en deux époques : « l’avant », où les rêves et projets répondaient à une norme attendue, et l’« après », où il faut reconstruire un quotidien autour de nouvelles réalités. Les parents entament alors un parcours jalonné de défis émotionnels, administratifs et sociaux, dans lequel ils doivent constamment se battre pour leur enfant et leur propre équilibre.
Dans de nombreux cas, le parcours commence par une errance diagnostique, souvent marquée par de multiples consultations et des avis médicaux contradictoires. Les parents perçoivent des signaux précoces chez leur enfant, mais ces inquiétudes sont parfois minimisées par les professionnels.
Les diagnostics tardifs, comme dans le cas des troubles du spectre autistique, prolongent l’incertitude et retardent la mise en place de mesures adaptées pour l’enfant. Cette période d’attente peut être traumatisante pour les parents, qui oscillent entre espoir et frustration.
Chaque étape de la vie de l’enfant vient réactiver des émotions enfouies et des peurs latentes. L’entrée à l’école, par exemple, est un moment critique. Les parents doivent faire face à des établissements souvent mal préparés pour accueillir des enfants en situation de handicap. Le manque de formation du personnel scolaire, combiné aux regards parfois jugeants d’autres familles, alourdit cette épreuve.
La puberté, une autre étape essentielle, amplifie les questionnements autour de l’autonomie future de l’enfant. Les parents doivent alors naviguer entre l’angoisse de l’avenir et les transformations physiques et psychologiques de leur enfant, qui peuvent accentuer la différence perçue. Ces épisodes répétés réactivent un deuil partiel, celui de l’enfant idéal, tout en renforçant le besoin de s’adapter sans cesse.
La culpabilité est omniprésente dans la vie des parents d’enfants en situation de handicap. Cette culpabilité peut être alimentée par un sentiment de responsabilité inconsciente envers le handicap de l’enfant ou par des reproches mutuels dans le couple. Le désir de surprotection, bien qu’animé par l’amour, risque parfois de limiter l’épanouissement de l’enfant en le maintenant dans une dépendance excessive (Korff-Sausse, 2007).
Ce poids émotionnel peut être atténué par des interventions précoces et un accompagnement bienveillant de la part des professionnels. Ces derniers ont un rôle crucial dans l’écoute active des parents et dans la reconnaissance de leurs efforts.
Le parcours des parents ne peut être traversé sans un soutien extérieur. Les associations de parents jouent un rôle essentiel en offrant des espaces de partages et d’entraide. Elles permettent aux familles de briser l’isolement et de trouver des solutions pratiques à leurs problèmes quotidiens.
Les professionnels de santé et de l’éducation doivent également y contribuer en créant des environnements inclusifs et en aidant les familles à naviguer dans les complexités administratives. Cette coopération est essentielle afin de garantir le bien-être des enfants et celui de leurs parents.
La parentalité, dans ce contexte, demande une capacité à voir au-delà des déficits pour percevoir les forces et les potentiels uniques de chaque enfant. Accepter les limites tout en célébrant chaque progrès permet aux parents de redécouvrir une forme de bonheur et de satisfaction.
Cette réinvention de la parentalité s’appuie sur des moments de réorganisation, où les parents adaptent leur quotidien aux besoins spécifiques de leur enfant, tout en apprenant à relâcher certaines pressions qu’ils se mettent eux-mêmes.
Le parcours des parents d’enfants en situation de handicap est une véritable odyssée, marquée par des épreuves et des victoires quotidiennes. Ce courage mérite d’être reconnu et soutenu par des politiques publiques ambitieuses, des professionnels formés et une société inclusive.
C’est exactement ce que nous espérons favoriser lors de nos formations, en permettant aux professionnels de mieux appréhender l’impact du handicap sur la parentalité. Si vous aussi, vous accompagnez des parents et souhaitez devenir plus compétents sur ces questions, nous vous invitons à consulter le programme de cette formation ici (apcomm.fr).
Devenir parent est une expérience unique et bouleversante. C’est un mélange de joie immense et de préoccupations constantes. L’équilibre du couple, si c’est le premier ou de la famille s’ils sont déjà parents, est perturbé à chaque naissance et c’est tout à fait normal. Les futurs parents s’interrogent sur les changements à venir dans leur quotidien. L’augmentation des tâches domestiques, la diminution du temps pour soi et pour le couple, ainsi que la réorganisation professionnelle sont autant de défis qu’ils vont devoir appréhender.
Lorsqu’un enfant arrive au monde, les parents développent un instinct naturel de protection. Ils cherchent à anticiper tous les dangers qui pourraient le menacer dans la petite enfance : maladies, accidents domestiques, et même plus tard : harcèlement scolaire, mauvaises fréquentations… Chaque nouvelle étape de la vie de l’enfant apporte son lot de préoccupations. En même temps, tous les parents espèrent offrir le meilleur à leur enfant. Ils rêvent qu’il soit performant en sport, à l’école et dans sa vie relationnelle. Bref, qu’il soit épanoui. Certains parents doivent faire face à des défis particuliers, comme un enfant en situation de handicap ou une maladie chronique. Ces situations demandent une adaptation constante et un soutien renforcé, autant pour l’enfant que pour les parents
Tous vont devoir trouver un équilibre entre encouragement et respect de l’individualité de chaque enfant.
Au-delà des attentes envers leur enfant, les parents ont aussi des exigences envers eux-mêmes. Ils veulent tout offrir : une sécurité financière, du temps, de l’amour, de l’écoute et de la patience. Ils souhaitent ne pas être injustes, être fermes sans crier, favoriser l’estime de soi de leur enfant et lui donner le bon exemple. Cette pression peut devenir une source de stress importante, d’autant plus que les médias véhiculent des modèles idéalisés de parentalité qui peuvent renforcer la pression et la culpabilité des parents qui ont l’impression de ne jamais en faire assez.
Malgré les inquiétudes et le stress liés à l’éducation d’un enfant, la parentalité est aussi une source de moments inoubliables. Les premiers sourires, les câlins, les éclats de rire, les progrès et les petites victoires du quotidien apportent une immense fierté aux parents. Ces instants de bonheur compensent largement les difficultés et rappellent que, malgré les défis, être parent est une aventure exceptionnelle.
Devenir parent, c’est savoir prendre du recul face à ces représentations idéalisées et se rappeler que chaque famille est unique. Il n’existe pas une seule manière d’être un « bon » parent, et ce qui fonctionne pour certains ne convient pas nécessairement à d’autres.
Devenir parent, c’est apprendre à se faire confiance et écouter ses propres instincts pour mieux vivre sa parentalité.
Devenir parent, c’est accepter de ne pas tout maîtriser. C’est apprendre chaque jour aux côtés de son enfant, s’adapter et grandir avec lui. Ce voyage est parfois épuisant, mais il est surtout une expérience enrichissante et pleine de sens. ❤️
Les formations à l’accompagnement parental proposées par APcomm comprennent des activités et des outils permettant d’aider les parents à travailler sur leur équilibre familial. N’hésitez pas à consulter notre catalogue pour en savoir plus.
Quand nous animons les ateliers pour les parents de jeunes enfants, ils nous partagent parfois les questions les plus gênantes de leurs chers bambins.
Et oui, les jeunes enfants sont naturellement curieux et posent souvent des questions qui peuvent déstabiliser les adultes. Aborder ces interrogations avec honnêteté et sensibilité est essentiel pour leur développement et pour instaurer une relation de confiance.
Voici quelques conseils que nous partageons en atelier pour répondre à quelques-unes de leurs questions :
Lorsqu’un enfant demande comment les bébés sont conçus, il est important de fournir une réponse adaptée à son âge. Pour les plus jeunes, une explication simple peut suffire : « Les bébés grandissent dans le ventre de leur maman. » À mesure qu’ils grandissent, vous pouvez introduire des détails supplémentaires, en expliquant que le papa et la maman contribuent tous deux à la création d’un bébé. Il est essentiel de nommer les parties du corps par leurs noms corrects et d’éviter les surnoms, afin de ne pas transmettre de honte ou de gêne associée à ces sujets.
Les enfants peuvent poser des questions sur la situation financière de la famille. Il est conseillé de répondre de manière honnête tout en restant simple : « Nous avons assez d’argent pour acheter ce dont nous avons besoin, mais nous devons parfois faire des choix sur ce que nous achetons. » Cela peut être l’occasion d’aborder des notions de budget et de valeur des choses, en fonction de l’âge de l’enfant.
Lorsqu’un enfant s’interroge sur la méchanceté, il est important de reconnaître ses sentiments et de discuter des émotions humaines. Vous pouvez expliquer que parfois, les gens agissent mal parce qu’ils sont tristes, en colère ou qu’ils ne savent pas comment exprimer leurs sentiments autrement. Encouragez votre enfant à parler de ses propres émotions et à comprendre celles des autres.
Cette question offre une opportunité d’expliquer les raisons des règles familiales. Vous pouvez dire : « Les parents établissent des règles pour assurer la sécurité et le bien-être de la famille. Parfois tu peux le comprendre ; parfois c’est plus difficile ».
Aborder le sujet de la séparation ou du divorce peut être délicat. Il est essentiel de rassurer l’enfant en lui expliquant que ce n’est pas sa faute. Vous pouvez dire : « Parfois, les adultes décident de vivre séparément parce qu’ils ne s’entendent plus aussi bien, mais cela ne change en rien l’amour qu’ils ont pour toi. » Assurez-vous de répondre à ses questions avec honnêteté, tout en tenant compte de son âge et de sa sensibilité.
Savoir comment communiquer s’apprend ; ce n’est pas inné. D’où l’importance des ateliers que nous proposons aux parents ou de nos formations pour les professionnels. Nos 4 modules pour les professionnels de la petite enfance continuent à les séduire et les convaincre depuis plus de 10 ans. N’hésitez pas à venir les découvrir dans les autres pages de notre site Internet.