On parle de surexposition quand un tout-petit (moins de 6 ans) est régulièrement exposé à des écrans (TV, tablette, smartphone…) plusieurs heures par jour, souvent sans cadre, ni interaction humaine. Selon les études, une enfant de 2 ans passe 1h/jour devant un écran. C’est déjà beaucoup mais on ne parlera pas de surexposition. Le changement de registre intervient à partir de 4 ou 5 heures/jour : on parle alors de ce que les professionnels appellent le syndrome d’exposition précoce aux écrans.
Les effets ?
La surexposition aux écrans interfère avec les besoins fondamentaux du tout-petit et provoque :
🔹 Retard de langage (parce que Dora, même bilingue, ne remplace pas une vraie conversation).
🔹 Troubles de l’attention (passer de Baby Shark à Pat’Patrouille en 0,3 secondes, ça n’aide pas à se concentrer). Une maman sur quatre déclare qu’elle utilise son portable pendant les temps d’échange avec son bébé et que ça modifie la qualité des échanges visuels
🔹 Troubles de la motricité fine et de la coordination Une étude française dirigée par Anne-Lise Ducanda (2017) a observé chez des enfants surexposés aux écrans une régression des compétences de manipulation : ils ne savaient plus tourner une clé, faire des puzzles simples ou empiler des cubes. Cela montre un déficit de l’intelligence pratique, directement liée aux manipulations d’objets concrets.
🔹 Agitation, repli, maladresses gestuelles, voire comportements évoquant à tort des troubles du spectre autistique.
🔹 Désintérêt pour les jeux relationnels (jouer à faire semblant d’être papa ou maman ? Non merci, l’écran est plus prévisible).
Ce phénomène de surexposition inquiète – à juste titre – les parents et les professionnels.
🧠 Bonne nouvelle : « Oui, on peut revenir à la normale »
Les enfants ne sont pas des machines cassées par les écrans, Leur cerveau est plastique. Cela signifie qu’il est malléable, et encore plus avant 6 ans. En supprimant ou en limitant fortement les écrans, les progrès peuvent être spectaculaires :
« Il s’est remis à parler »,
« Il sourit à nouveau »,
« Il rejoue avec ses cubes »…
Des phrases entendues dans bien des cabinets de professionnels formés chez APcomm.
👉 Observer sans culpabiliser : l’objectif n’est pas de les pointer du doigt, mais de les aider à comprendre.
👉 Redonner la priorité aux besoins essentiels de leur enfant :
✳️ Le regard
– Un bébé grandit dans le regard de l’adulte. Ces échanges doivent être nombreux car ce sont eux qui permettent au bébé de développer sa capacité d’attention volontaire (différent de l’attention réflexe générée par l’écran)
– L’échange yeux dans les yeux est une réponse adaptée, sécure, intense et qui participe à l’attachement.
✳️ La parole
Un écran ne parle pas en « mamalangue » (cette manière intuitive qu’a un adulte de parler au bébé). C’est pourtant essentiel pour l’enfant développe son langage.
En plus, les neurones miroirs dans nos zones motrices font que lorsque l’on parle, l’autre a envie de parler. Comme quand on voit quelqu’un bailler. Devant l’écran, ces neurones miroirs ne s’activent pas sauf si le parent est à côté et répète les mots.
✳️ La manipulation d’objets en 3D
Manipuler est essentiel. Un écran plat n’a ni pâte à modeler, ni odeur de sable mouillé. Or sans manipulation, pas de développement sensorimoteur harmonieux. C’est aussi l’accès au 3D qui va lui permettre de développer sa vision en relief. Il pourra ainsi estimer les distances, coordonner sa main et son œil dans l’espace, construire son repère corporel. Avec les écrans, rappelons nous que les images sont « plates » sans perspective réelle.
✳️ Le mouvement, le moteur du développement.
De 0 à 3 ans, l’enfant explore le monde avec son corps.
Bouger stimule :
– la coordination motrice (marcher, sauter, ramper…)
– la régulation émotionnelle (par l’activité physique)
– les connexions neuronales (neuroplasticité)
Une étude publiée dans Frontiers in Psychology (2018) a montré que le mouvement physique stimule les fonctions exécutives (attention, mémoire de travail, inhibition), toutes nécessaires pour les futurs apprentissages scolaires.
Un outil qui fait plait aux parents : le sac de Mary Poppins
Plutôt que de dégainer le smartphone dans la salle d’attente, on encourage les parents à préparer un sac d’objets attrayants :
🧸 un doudou,
🎶 une petite boîte à musique,
📦 quelques cubes,
🐒 une peluche préférée,
🧩 un petit puzzle…
Bref, tout ce qui peut occuper, rassurer et reconnecter.
Non, les écrans ne sont pas le mal absolu. Mais pour un enfant de moins de 6 ans, ils sont souvent un faux ami. Le vrai besoin, c’est l’adulte. En chair, en os, en voix, en regard, et parfois… avec une girafe Sophie dans la poche.
Vous voulez aller plus loin, être formé sur toutes les tranches d’âge
APcomm propose une formation à destination des professionnels pour qu’ils puissent accompagner les parents sur la question des écrans.
On y parle des jeunes enfants, des enfants mais aussi des ados.
Le programme de la formation est accessible sur notre site : https://apcomm.fr/formation-accompagner-les-parents-sur-la-question-des-ecrans/
Prochaine session de 3 jours en présentiel (St Maur des Fossés – proche Paris) : 24-25-26 novembre 2025 et 2/3/4 février 2026
« Encore un enfant qui chipote ! » C’est une réflexion qu’on peut être tenté de se faire quand un enfant refuse de manger. Et pourtant, ce n’est peut-être pas si simple.
En effet, un enfant qui refuse de manger n’est pas forcément en train de tester notre patience ni d’imposer sa loi à la tablée. Il exprime peut-être – de la seule manière qu’il connaisse – une émotion primaire : le dégoût.
Eh oui. Le dégoût, au même titre que la peur ou la colère, fait partie des six émotions fondamentales présentes dès la naissance. Il joue un rôle vital : nous protéger des dangers, en particulier alimentaires. D’ailleurs, les femmes enceintes connaissent bien ce phénomène – elles le vivent parfois de manière exacerbée, et ce n’est pas un bug de la nature, c’est une forme d’auto-protection contre les intoxications.
Mais attention, ce n’est pas qu’une réaction réflexe à une odeur suspecte. Le dégoût est aussi un puissant vecteur de construction de soi. Il marque les limites : ce que je rejette, ce que je ne veux pas en moi, ce que je trouve inacceptable. D’ailleurs, il peut être aussi bien physique que moral. C’est une émotion à forte charge symbolique.
Et ça commence tôt. Très tôt.
Dès la diversification, les enfants montrent des réactions très contrastées :
Rassurez-vous : tout cela est normal. Universel même. Tous les bébés ont une préférence innée pour le sucré (besoin d’énergie) et un rejet instinctif de l’amer ou de l’acide (risque d’empoisonnement par les plantes). Et à cela s’ajoute leur sensibilité individuelle aux textures, aux odeurs, à la température des aliments… un vrai cocktail sensoriel.
Vers 2 ans, c’est l’entrée dans la célèbre phase du « NON ». Traduction à table :
C’est la néophobie alimentaire, un passage obligé du développement.
Elle culmine entre 3 et 4 ans, puis s’atténue après 8 ans.
⚠️ Mauvaise nouvelle : c’est pile l’âge de la crèche et des premières frustrations côté pros.
Mais ce refus n’est pas un affront. C’est un besoin de contrôle, un « c’est moi qui décide » qui fait pleinement partie de leur construction psychique.
Voici quelques idées pour les accompagner sans (trop) s’arracher les cheveux :
Chez APcomm, on vous propose une formation entièrement pensée pour les professionnels de la petite enfance. On y explore :
– Les émotions fondamentales (dont le dégoût),
– Le développement du cerveau du tout-petit,
– L’écoute active et la posture de l’adulte,
– La question de l’alimentation, des blocages, des refus… et des outils concrets pour accompagner sans forcer.
Parce que savoir parler ne veut pas dire savoir communiquer… surtout quand on est face à un tout-petit avec une cuillère pleine de purée de carotte dans la main.
Inscrivez-vous dès maintenant pour découvrir nos formations : https://apcomm.fr/formation-petite-enfance/
L’été arrive. Enfin ! Les cartables vont (enfin) disparaître sous une pile de serviettes de plage. Et vous, vous avez peut-être prévu de souffler un peu, de lâcher prise… Mais pas trop quand même.
Alors posons les choses.
👉 Oui, l’été c’est le moment de lâcher du lest.
👉 Non, ce n’est pas forcément le moment de laisser tout partir à vau-l’eau.
L’enjeu, c’est de savoir sur quoi on peut relâcher la pression, et ce qui reste non négociable pour que les vacances ne virent pas à la colocation infernale.
Posez-vous 10 minutes (avec un café glacé ou un mojito, selon votre seuil de fatigue) et demandez-vous :
Qu’est-ce qui est essentiel pour que je tienne le coup et que notre cohabitation reste à peu près civilisée ?
Quelques exemples :
Ce sont vos balises de sécurité. Celles qu’on ne renégocie pas quelque soit la saison.
Il y a des règles qui peuvent être assouplies pendant les vacances. Et devinez quoi ? Ça fait du bien à tout le monde. Car nous aussi, nous avons besoin de décompresser.
Exemples de règles à renégocier pour l’été :
Petit outil express made in APcomm :
Prenez une feuille, tracez deux colonnes :
➡️ Je tiens bon sur quoi ?
➡️ Je lâche du lest sur quoi ?
Faites l’exercice seul ou avec votre conjoint. Et informez votre ado en amont des vacances.
Ce n’est pas parce qu’on est en vacances qu’on oublie tout.
Mais ce n’est pas non plus parce qu’on est parent qu’on doit tenir tout seul la barre d’un paquebot en pleine tempête hormonale.
L’été peut être un super terrain de jeu relationnel : pour tester d’autres formes de dialogue, pour réinitialiser la relation, et pourquoi pas… pour rire ensemble.
Bon vent pour cet été !
Et si vous voulez aller plus loin, nos conférences comme “Mon ado et moi : mode d’emploi”ou “L’estime de soi, un super pouvoir pour grandir” sont disponibles toute l’année, même en version webinaire.
➡️ www.apcomm.fr
À bientôt,
L’équipe APcomm 🌻
« Savoir parler ne veut pas dire savoir communiquer »… même en tongs.
Hello chers lecteurs
Nous avons reçu un email d’une de nos participantes à l’atelier « Parents d’ado ». Son fils va partir cet été en séjour linguistique et c’est une grande aventure, pour lui … et sa maman.
Cela nous a donné une idée d’article, à partager avec tous les parents
Partir à l’étranger pour la première fois est une grande étape, tant pour votre enfant que pour vous en tant que parent. Qu’il s’agisse d’un voyage scolaire, d’un séjour linguistique ou d’une expérience au pair, cette aventure peut susciter excitation, appréhension et parfois un peu de stress. Voici des conseils pratiques pour préparer cette expérience et accompagner votre enfant dans cette nouvelle découverte.
Le voyage scolaire est souvent la première expérience à l’étranger pour votre enfant. Voyager en groupe avec ses camarades et des enseignants offre un cadre rassurant, mais cela peut aussi soulever des inquiétudes.
Ce que vous pouvez faire :
Un séjour linguistique est une opportunité idéale pour améliorer ses compétences dans une langue tout en vivant une immersion culturelle. Cette expérience demande une plus grande adaptation, notamment si votre enfant vit chez une famille d’accueil.
Ce que vous pouvez faire :
Partir au pair est une étape engageante qui demande beaucoup de maturité. Votre enfant vivra dans une famille étrangère, s’occupera d’enfants et contribuera à la vie quotidienne.
Ce que vous pouvez faire :
En conclusion, qu’il parte pour une semaine ou plusieurs mois, votre enfant reviendra transformé de cette première expérience à l’étranger. Votre rôle en tant que parent est de le préparer, de le rassurer et de lui faire confiance pour affronter cette aventure. Ces moments, bien que parfois angoissants, sont aussi des opportunités uniques pour renforcer sa confiance en lui et créer des souvenirs inoubliables.
Les vacances approchent, et avec elles revient le grand débat annuel : doit-on donner des devoirs à nos enfants pendant les grandes vacances ou pas ?
À quoi servent-ils exactement ? À consolider les acquis de l’année passée, c’est un fait. À prévenir l’oubli de ce qui a été vu durant l’année pour éviter ce que l’on appelle le « décrochage estival ». C’est effectivement important, car sans répétition, pas de mémorisation durable. À préparer la rentrée, surtout pour les élèves qui changent de cycle à la fin du CM2 ou de la 3ᵉ. Enfin, à maintenir une certaine routine permettant de garder un lien avec les apprentissages.
Les effets positifs ne sont pas négligeables :
Mais les effets négatifs existent aussi… surtout pour les élèves en difficulté.
Lorsque l’année a été difficile, générant beaucoup de stress et de surcharge cognitive, les vacances sont attendues comme un moment de repos et de détente en famille. Les devoirs de vacances sont alors perçus comme une punition. C’est encore plus vrai lorsque l’enfant se retrouve seul face à son cahier pendant que ses frères, sœurs ou ami·e·s continuent à s’amuser. Réviser sans encadrement, sans retour, est démotivant pour beaucoup. L’enfant aura alors tendance à bâcler son travail, rendant l’exercice peu efficace, voire contre-productif, en renforçant son aversion pour les apprentissages scolaires.
Et pourtant… il est nécessaire de continuer à entraîner « le cerveau » de nos petits (et grands) pendant les vacances. Mais pour cela, il n’est pas nécessaire de recréer l’école à la maison ni de s’arracher les cheveux sur un problème de mathématiques d’un cahier de vacances. Non, il existe plein de façons de stimuler nos fonctions cognitives autrement.
Au primaire et au collège : jouer !
Oui, jouer. C’est par le jeu que l’on apprend le mieux. Et les vacances sont idéales pour cela. Après le repas de midi, pour passer un moment calme en famille, ou en fin d’après-midi pour amorcer la soirée, tout est possible.
En fonction de l’âge des enfants, de nombreux jeux éducatifs existent : jeux de mathématiques, de déduction, casse-tête, jeux de lettres et de mots, de grammaire, de géographie ou d’histoire, puzzles ou jeux pour développer les habiletés sociales… Les ressources ne manquent pas. De nombreux sites spécialisés proposent un large choix selon les besoins et les envies.
Ces jeux ont l’avantage de faire travailler les fonctions cognitives… sans en avoir l’air ! Et parfois, ils nous mettent nous-mêmes à l’épreuve, car nous découvrons que nos connaissances ne sont pas toujours à jour. Quel bel effet d’entraînement pour l’enfant, qui nous voit apprendre ou réviser en même temps que lui ! Rien de plus enrichissant que de voir les adultes faire des essais, se tromper et recommencer.
Les vacances sont l’occasion idéale pour instaurer des temps de lecture (pour toute la famille, bien sûr). Une demi-heure après le repas, le soir avant de se coucher, ou quand vous voulez, après tout ! La lecture développe le langage, améliore la syntaxe, stimule la mémoire, l’attention, la concentration. Elle favorise les capacités de raisonnement, permet de structurer sa pensée, de faire des liens logiques, d’argumenter… Et elle stimule aussi la créativité et l’imagination.
Et si vous tenez à revoir quelques notions scolaires, donnez-en peu, mais régulièrement. Adaptez l’activité au niveau de l’enfant, et choisissez des supports ludiques. Si vous avez utilisé les flashcards pendant l’année, une dizaine de cartes par jour suffira.
Il n’est jamais bon de refaire « l’école » à la maison. Et n’oubliez pas : quelques minutes suffisent.
Pour beaucoup d’enfants, faire des devoirs « pour faire des devoirs » n’a aucun intérêt. Ils ne comprennent pas à quoi cela peut servir. Il est donc plus judicieux de leur proposer des activités qui mobilisent leurs connaissances… tout en en développant d’autres.
Quelques exemples concrets :
Les sujets sont inépuisables.
Autre ressource précieuse pour cet été : « Génie toi-même ! » un livre pour apprendre à penser, à développer sa créativité et sa flexibilité mentale autrement. Alors, prêt pour des vacances “remue-méninges” ?
Les vacances de nos enfants devraient être un savant mélange d’encouragement à l’apprentissage, sans nuire au repos, à la motivation ni au plaisir d’apprendre.
Bonnes vacances !
La comparaison ? Oui, un vrai poison !
Nous avons tous en mémoire une petite remarque entendue lorsque nous étions petits : « Ta sœur, elle range sa chambre, elle ! » ou « Si tu travaillais plus, comme ton frère… ».
Elles nous font encore mal. Et parfois, être arrivé à l’âge adulte n’a rien changé : nos parents sont toujours dans le mode comparaison.
Faisons le tour des cinq principaux effets négatifs :
l’atteinte à l’estime de soi, la compétition entraînant jalousies et rivalités, le sentiment d’injustice, les étiquettes, et enfin, le sentiment de ne pas être aimé. Oui, les conséquences peuvent être lourdes.
Dès les années 90, la recherche a montré que les familles où l’on pratique la comparaison ont des relations plus tendues, et que le bien-être psychologique des enfants y est moindre.
Les comparaisons sont une atteinte à l’estime de soi. Elles nuisent à notre image et peuvent contribuer à développer un sentiment d’infériorité. C’est souvent ainsi que naissent nos croyances sur nos manques de compétences.
Précisons d’abord que la rivalité est tout à fait normale dans les familles durant l’enfance. Cela répond à un besoin d’attention de l’enfant, à une compétition naturelle et aux difficultés de la petite enfance à réguler les émotions telles que la jalousie ou à résoudre les conflits.
Nous l’avons tous vécu dans nos familles respectives. Lorsqu’elle est bien gérée, elle aide à apprendre la négociation, la régulation des émotions et le respect des limites.
Quand cela devient-il problématique ?
Lorsqu’elle est constante, intense, violente et favorisée par un traitement inéquitable, dont les comparaisons font partie. Les comparaisons nourrissent la compétition dans la famille et génèrent de la rivalité pour obtenir l’attention ou l’approbation des parents, ou de la jalousie envers l’enfant supposé privilégié.
Nos enfants sont très sensibles à l’équité. Nous avons tous entendu cette petite phrase :
« C’est pas juste, il en a plus que moi ! »
Une comparaison répétée va entraîner chez l’enfant l’impression que l’amour ou la reconnaissance de son parent est conditionnelle. Cela provoque généralement de la frustration, et parfois du ressentiment envers les parents et/ou la fratrie.
Quant aux étiquettes – dont nous avons déjà parlé dans un autre article – elles figent l’enfant dans un rôle et deviennent souvent des prophéties auto-réalisatrices.
Tout comme les comparaisons :
« Si tu pouvais être aussi ordonnée que ton frère… » revient à dire :
« Tu es désordonnée. »
Même si ce n’est pas l’intention, bien sûr, nos comparaisons compromettent le lien d’attachement, la confiance en l’amour inconditionnel de nos parents.
Lorsque je dis :
« Si tu pouvais être aussi ordonné que ton frère », ou « Si ta sœur y arrive, pourquoi pas toi ? »,
je laisse entendre que l’autre est plus aimable, que si nous étions comme lui, nous serions plus aimés.
Quel stress relationnel !
En résumé :
La comparaison alimente la compétition au détriment de la coopération, le mal-être à la place du bien-être, les conflits à la place du lien. Et cela aura un impact durable sur nos vies en société.
Osons communiquer autrement :
• ✅ Comparons l’enfant à lui-même et non aux autres :
« Tu as réussi à ranger tes affaires avant le dîner ce soir, bravo. »
Cela valorisera ses efforts et renforcera son autonomie.
• ✅ Décrivons les faits plutôt que de juger :
« Je t’ai entendu dire bonjour en entrant dans la boulangerie aujourd’hui. C’est très poli. »
Cela met en lumière le comportement attendu et augmente les chances de le voir se reproduire.
• ✅ Valorisons les qualités uniques de nos enfants :
« Ce que j’aime chez toi, c’est ton sens du détail. »
« Tu as réussi à finir dans les temps, et pourtant c’était difficile. Quelle persévérance et ténacité ! »
On permet ainsi à l’enfant de se sentir vu et apprécié tel qu’il est. Il peut s’auto-féliciter et se concentrer sur ses forces.
• ✅ Utilisons des encouragements spécifiques :
« Quand tu as fait ceci, cela m’a vraiment aidée, et je t’en remercie. »
« Je suis fière de toi parce que tu as su apaiser la situation alors que tout le monde s’énervait. Et tu peux l’être aussi. »
On développe ainsi la motivation interne.
• ✅ Encourageons la coopération !
Créons des tâches d’équipe, apprenons-leur à s’entraider, à se répartir les tâches. Ranger la cuisine, faire le ménage, organiser une activité… toutes les situations peuvent être de bonnes occasions.
Il faudra juste veiller à ce que le plus dynamique ne fasse pas tout le travail. Ce sera l’objet d’un autre billet !
• ✅ N’oublions pas de créer des moments privilégiés avec chacun de nos enfants…
Une fois par semaine, une sortie avec un seul enfant.
Un temps exclusif pour se sentir unique, écouté, valorisé.
Et bien sûr, durant ce moment privilégié, seule la valorisation sera acceptée ! Pour les reproches… il faudra choisir un autre moment.
Pour aller plus loin…
Parfois, même en communiquant autrement, nos enfants se sentiront mal aimés.
Il nous faudra de la patience et de la persévérance, à nous aussi.
Pourquoi ne pas participer à notre atelier « Jalousie, conflits, rivalités » ?
Des prises de conscience amusantes, des outils pour développer nos compétences émotionnelles, une communication plus efficace, et surtout : des échanges entre parents pour mieux vivre ces moments souvent difficiles.
Programmez un rendez-vous téléphonique avec Sandrine : elle vous expliquera tout, tout, tout ce que vous devez savoir pour participer à un atelier.
Lors de nos ateliers pour les parents concernant les disputes, « Rivalités et jalousie entre enfants », les parents nous font part de leur désarroi et incompréhensions face aux disputes dans leurs fratries.
Nous espérons que vous pourrez bientôt suivre l’un de ces ateliers. D’ici-là, nous avons décidé de partager avec vous certains éclairages sur ce sujet passionnant.
Les disputes entre enfants, particulièrement au sein de la fratrie, sont souvent source d’inquiétude et de frustration pour les parents. Pourtant, ces conflits sont une part naturelle et essentielle du développement. Ils permettent aux enfants d’apprendre à gérer leurs émotions, à s’affirmer et à trouver leur place dans leurs relations. Cependant, face à la répétition des querelles ou leur intensité, les parents peuvent se sentir débordés, voire coupables, se demandant s’ils ont raté quelque chose dans leur éducation.
Les disputes entre enfants peuvent sembler anodines, mais elles révèlent souvent des besoins ou des tensions sous-jacentes. Par exemple :
Par exemple, un aîné qui s’oppose systématiquement à un cadet peut manifester son besoin de réaffirmer son statut, surtout après l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille. Nicole Prieur, dans son livre « Grandir avec ses enfants » explique que ces conflits permettent à chaque enfant de négocier et redéfinir sa place dans la fratrie, un processus indispensable au développement.
Ne pas surréagir : Face à une dispute, il est essentiel d’évaluer la gravité avant d’intervenir. Si les enfants ne risquent pas de se blesser, laisser le conflit suivre son cours peut leur permettre d’apprendre à gérer leurs différends. Cependant, lorsque les tensions s’intensifient, l’intervention parentale devient nécessaire.
Encadrer sans juger : Plutôt que de prendre parti, aidez les enfants à verbaliser leurs besoins. Par exemple : « Je vois que tu es très en colère parce que ton frère a pris ton jouet. Peux-tu lui expliquer ce que tu ressens ? » Ce type d’intervention favorise l’expression des émotions et encourage la recherche de solutions.
Donner des outils pour résoudre les conflits : Proposez des stratégies de résolution telles que :
Favoriser l’estime de soi : Assurez à chaque enfant qu’il est aimé pour lui-même et valorisez ses qualités uniques. Par exemple, dites : « J’aime beaucoup ta patience avec ton petit frère » ou « Je suis fière de voir que tu as partagé ce jouet sans que je te le demande. »
Créer des moments de complicité : Proposez des activités qui renforcent les liens, comme des jeux coopératifs où les enfants doivent travailler ensemble pour atteindre un objectif commun. Ces expériences positives peuvent réduire les rivalités et créer des souvenirs heureux.
Instaurer des rituels individuels : Passez du temps seul avec chaque enfant pour lui donner un espace d’expression exclusif. Cela peut être une promenade, une lecture ou un projet commun. Ces moments renforcent leur sentiment d’être vus et écoutés.
Transformer le conflit en opportunité
Les disputes entre enfants ne sont pas seulement des moments de tension ; elles sont aussi des opportunités pour apprendre, grandir et renforcer les liens familiaux. Mais pour pouvoir accompagner nos enfants au mieux, il est nécessaire d’avoir quelques outils et bons réflexes.
Si vous êtes un parent, sachez qu’il existe des ateliers dédiés à ce sujet. Si vous êtes un professionnel qui accompagne les parents, c’est peut-être le moment de venir vous former auprès d’Apcomm. En individuel ou en groupe, vous disposerez alors d’exercices « clé-en-main » pour les soutenir face à cette question des conflits.
La jalousie est un instinct fondamental de la vie. Elle oblige l’enfant à sortir de l’illusion « je suis tout pour ma mère » et à se forger une raison d’exister au sein du monde. Bien qu’elle soit difficile à vivre, elle peut devenir un levier de croissance : elle pousse l’enfant vers plus d’autonomie, l’aidant à ne plus dépendre exclusivement de l’amour de ses parents.
Chercher à protéger son enfant à tout prix de la jalousie est non seulement impossible, mais aussi contre-productif. Cela revient à considérer qu’il est incapable de faire face à ses émotions — et donc, de grandir.
La jalousie disparaît lorsque la peur de perdre sa place auprès de l’autre s’estompe… ce qui peut arriver à des âges très différents, voire jamais. Cela demande beaucoup de confiance en soi, d’acceptation de soi et de bienveillance envers soi-même.
Apprendre à accueillir la jalousie avec empathie permet, dans un premier temps, de ne plus la vivre avec culpabilité. Ensuite, cela aide à développer des comportements adaptés et acceptables pour mieux la gérer.
La jalousie n’est pas une émotion inutile ou malsaine : elle oriente notre énergie vers la protection de ce que nous valorisons (objets, relations, estime de soi, etc.).
Elle émerge dans la relation à l’autre, souvent par un va-et-vient émotionnel. Bien apprivoisée, elle devient un formidable outil de connaissance de soi. Elle nous aide à identifier nos besoins, nos insécurités, et peut même nous motiver à évoluer. Cependant, elle s’accompagne souvent d’émotions complexes comme la colère, la peur, la tristesse ou encore la honte.
1. Construire son identité
En se comparant à ses frères et sœurs, l’enfant découvre ce qui le rend unique. Ce processus de différenciation est essentiel pour forger sa propre personnalité.
2. Accepter la frustration
Devoir partager l’amour et l’attention des parents génère un sentiment de privation. Voir le parent s’occuper des autres active une forme d’éloignement perçu, source de frustration. Mais cette frustration est précieuse : elle pousse l’enfant à grandir, à accepter la séparation, et à réfléchir à son identité et à ses relations avec les autres.
3. Apprendre à vivre en société
La jalousie est une école de la vie. Elle prépare à affronter des conflits, à exprimer ses besoins, et à développer des compétences relationnelles utiles pour l’âge adulte.
Malgré ses apports, la jalousie reste une émotion difficile à accueillir, surtout pour les parents.
La jalousie, loin d’être une ennemie, peut devenir une alliée. Elle révèle des besoins, questionne l’identité et ouvre la voie à une meilleure compréhension de soi et des autres. L’enjeu n’est pas de l’éliminer, mais d’apprendre à l’écouter et à la transformer.
APcomm a développé une formation permettant d’accompagner des parents sur thématique de la jalousie mais aussi des disputes. Les parents prennent conscience des outils de communication qui génère de la jalousie ou au contraire permettent de mieux y faire face.
Déménager, c’est tout sauf anodin. Pour les adultes, c’est déjà l’une des trois principales sources de stress. Mais pour les enfants, ce changement peut être encore plus déstabilisant, car il touche à leurs repères quotidiens. Alors, comment préparer nos enfants à un déménagement et les accompagner au mieux dans cette transition ?
Pour un enfant, le déménagement est souvent l’une des premières grandes séparations qu’il vit. Tout au long de son enfance, il a appris à se détacher de manière temporaire – que ce soit en allant à l’école, en dormant chez des amis ou en étant confié à un tiers. Mais un déménagement représente une séparation bien plus définitive, surtout lorsqu’il s’accompagne de changements importants comme une nouvelle maison, un nouvel environnement, et parfois même une nouvelle école.
L’enfant peut avoir peur de perdre plus qu’une simple maison. Pour lui, cela peut aussi signifier un changement dans ses relations familiales ou amicales. C’est pourquoi il est essentiel de bien lui expliquer ce qui va se passer et de le rassurer sur le fait que les éléments importants de sa vie, comme sa famille, resteront les mêmes.
Tout d’abord, il est important de ne pas annoncer le déménagement trop tôt aux tout-petits. Leur notion du temps étant limitée, une annonce prématurée pourrait les angoisser inutilement. En revanche, pour les plus grands, il peut être rassurant d’en parler plus en amont, tout en leur donnant des informations concrètes pour qu’ils puissent se projeter dans cette nouvelle étape.
Lors du déménagement, il est primordial de recréer rapidement un environnement familier pour l’enfant. Installer sa chambre en priorité, déballer ses jouets favoris, et recréer rapidement des routines rassurantes sont autant de moyens de lui offrir un sentiment de continuité dans ce moment de changement.
Le jour J, il est souvent bénéfique d’impliquer les enfants dans le déménagement. Leur confier de petites tâches peut les aider à se sentir investis dans ce nouveau départ. Cela peut être aussi simple que les laisser transporter leurs jouets ou choisir comment disposer leurs affaires dans leur nouvelle chambre. Cette implication leur permet de s’approprier leur nouvel environnement plus facilement.
Pour les adolescents, le déménagement peut être une source d’inquiétude plus profonde, notamment en ce qui concerne leur vie sociale. Les ados ont souvent un réseau d’amis bien établi et craignent de le perdre en changeant d’école ou de ville. Dans ce cas, il est essentiel de les aider à rester en contact avec leurs amis grâce aux réseaux sociaux et de leur permettre de visiter leur ancienne ville de temps en temps.
De plus, les adolescents apprécient souvent de pouvoir personnaliser leur nouvel espace de vie. Leur permettre de décorer leur chambre à leur goût peut les aider à se sentir plus à l’aise et à faire de ce nouvel endroit un véritable « chez eux ».
Un déménagement peut générer du stress chez l’enfant, et certains signes ne trompent pas : troubles du sommeil, cauchemars, ou questions répétées sur le déménagement sont des indicateurs d’inquiétude. Il est essentiel d’écouter ces signes et de rassurer l’enfant en répondant à ses questions et en acceptant ses émotions, même si elles sont négatives.
Il peut arriver que votre enfant refuse catégoriquement de déménager. Dans ce cas, il est important d’expliquer les raisons du déménagement de manière claire et honnête, tout en reconnaissant la difficulté de la situation pour lui. Il est non négociable que le déménagement doit se faire, mais il est essentiel d’accompagner l’enfant dans ce processus en le soutenant émotionnellement.
Une fois le déménagement effectué, il est crucial de permettre à l’enfant de s’adapter rapidement à son nouvel environnement. Organisez des rencontres avec le voisinage, inscrivez-le rapidement à des activités pour qu’il se fasse de nouveaux amis, et explorez ensemble les environs pour qu’il se familiarise avec sa nouvelle ville ou son nouveau quartier.
Un déménagement, même s’il est voulu et nécessaire, est une étape importante qui peut être stressante pour toute la famille, et particulièrement pour les enfants. Cependant, bien préparé, il peut aussi être une opportunité pour eux d’apprendre à s’adapter à de nouvelles situations, à sortir de leur zone de confort, et à découvrir de nouvelles facettes du monde qui les entoure.
Rappelez-vous que chaque déménagement est une expérience de croissance. C’est une chance pour vos enfants de développer des ressources qui leur seront utiles tout au long de leur vie, notamment la capacité à s’adapter au changement et à surmonter l’inconnu.
Ahhhh, la vie de parent d’ados … On pensait en avoir fini avec les nuits blanches des premières dents et les colères au supermarché, mais non ! Le lycée débarque, avec son lot de choix d’orientation, d’évaluations et, bien sûr, de stress XXL. Résultat : une surcharge mentale pour les parents, jonglant entre soutien scolaire, gestion des émotions et anticipation de l’avenir.
Un ado qui doit choisir son destin… à 15 ans
Dès la seconde, il faut choisir ses spécialités ou la filière technologique. Pour certains, c’est une évidence, pour d’autres, c’est comme demander à un pingouin de choisir entre devenir pilote d’avion ou pianiste. Et ne parlons même pas des élèves de 3ᵉ envoyés vers la filière pro sans avoir la moindre idée de ce qu’ils veulent faire…
Deux années sous haute tension
Les épreuves du bac commencent dès la première, et depuis quelques années déjà, le contrôle continu s’y invite aussi. Impossible de relâcher, tout compte, tout le temps. Une petite baisse de régime, et c’est la panique : “Mais enfin, si tu rates cette interro de SVT, tu vas finir sous un pont !”. Bien sûr, c’est totalement exagéré, mais cela fuse tout seul la plupart du temps.
L’équilibre impossible entre stress et motivation
Votre ado est en panique totale, persuadé que sa vie est foutue parce qu’il a eu 12 en maths ? Ou alors, il prend tout à la cool, façon “on verra bien”, et vous rêvez secrètement de lui injecter une dose de stress ? Dans les deux cas, vous êtes démunis.
Parcoursup, l’ogre numérique
Ce doux système qui décide du sort de votre enfant en quelques clics… et qui transforme la maison en cellule de crise dès le mois de janvier. Choix des vœux, lettres de motivation, classements mystérieux : une aventure palpitante où personne ne comprend vraiment les règles du jeu.
Heureusement, il y a des solutions pour alléger la charge mentale parentale :
🎾 La technique de la balle : Imaginez trois paniers : un pour l’ado, un pour vous, et un pour les problèmes communs. À chaque souci, posez-vous la question : qui doit vraiment s’en occuper ? Faire ses fiches de révision ? Lui. Gérer son stress ? Plutôt ensemble. Parcoursup ? À discuter. Décharger ce qui n’est pas de votre ressort, c’est déjà une victoire.
🧘 Apprivoiser ses propres peurs : Si l’angoisse du parent pouvait se monétiser, elle battrait le Bitcoin. Peur de l’échec, peur de l’avenir, peur du manque de motivation… Stop. Respirez. Listez tout ce que votre ado a réussi ces derniers mois, même les petites victoires. Vous verrez, il y en a plus que vous ne croyez.
🤔 L’art subtil de la responsabilisation : Si votre ado croit qu’un simple coup d’œil sur son cours suffira à décrocher 18, inutile de le culpabiliser. Posez-lui des questions : “À ton avis, pourquoi ce résultat ? Que pourrais-tu faire autrement ?” Laissez-le trouver ses propres solutions, plutôt que de jouer à l’adjudant-chef qui ne lui fait « même pas peur ».
💻 Dédramatisons Parcoursup : Ce n’est qu’un outil, pas un tyran. Les critères d’admission sont fixés par les formations, pas par un algorithme maléfique venu d’on ne sait où. Et bonne nouvelle : chaque année, plus d’infos sont dévoilées, comme les chances d’admission selon la moyenne. Et si on prenait ça comme un jeu de stratégie plutôt qu’un mur infranchissable ?
Besoin d’un coup de pouce ?
Chez APcomm, on propose des conférences dédiées à Parcoursup et à l’orientation scolaire. Parents, lycées, municipalités : invitez-nous, et on vous promet de repartir avec des clés concrètes pour traverser cette période plus sereinement. Parce que franchement, on mérite tous un peu de répit dans cette jungle éducative ! 😉