Tout d’abord, et j’insiste, PAS DE PANIQUE. Un bilan nous donne de l’information. Les résultats ne sont pas une catastrophe et/ou ne doivent pas devenir un refuge empêchant tout avancée. De nombreux enfants porteurs de troubles d’apprentissage font des études. Ils ont toutes et tous la même caractéristique : la persévérance. Ils ont, également, tous appris à se connaître, à connaître leur fonctionnement et à trouver des astuces pour apprendre autrement.
Comment ? En utilisant les ressources que nous offre les bilans. Celui-ci nous permet d’identifier le ou les troubles de notre enfant et de comprendre ses besoins tant à la maison qu’à l’école. Ce bilan est souvent fait dans un premier temps par notre orthophoniste qui peut nous recommander des bilans complémentaires auprès d’un psychométricien, d’un ergothérapeute, d’une neuropsychologue. Cette dernière pourra elle-même préconiser des adaptations pédagogiques pour l’équipe éducative qui devront être validée par un neuropédiatre ou médecin compétent. Elle peut, également, nous orienter vers une rééducation cognitivo-comportementale. Elle peut aussi nous parler de guidance parentale afin de mieux accompagner notre enfant.
Ce qui suit n’est pas exhaustif. Il faudra souvent choisir quel accompagnement privilégier car la charge cognitive de tous ces suivis est très lourde pour nos enfant.
L’aventure sera longue et énergivore et nous devrons aussi veiller à ce que nos enfants soient dehors, qu’ils jouent avec d’autres enfants ou seuls. Qu’ils puissent courir, construire des cabanes, utiliser leurs mains lors de bricolage. Qu’ils puissent lire ou écouter des histoires, qu’ils puissent s’ennuyer… Bref, qu’ils aient tout de même une vie d’enfant.
Pour permettre à notre enfant d’apprendre, par le jeu, à se connaître et à découvrir d’autres façons de faire. Que ce soit chez l’orthophoniste qui travaille la voix, les troubles du langage, de l’écrit ou de la cognition mathématique. Ou chez la psychomotricienne pour apprendre à s’organiser dans l’espace et dans le temps, à coordonnés ses gestes, à développer sa motricité fine ou globale ou encore à travailler son schéma corporel. Enfin l’ergothérapeute qui permettra d’adapter l’environnement aux troubles aussi bien à notre domicile qu’à l’école.
Il est important que le contact passe bien avec le ou la professionnelle. Si l’enfant ne se sent pas bien et que les relations sont tendues cela ne servira à rien. Vous pourriez me répondre : « mon enfant ne veut jamais aller aux rééducations, il n’aime aucun des intervenants. Il faut bien que je le force un peu ! ». Il est vrai que parfois c’est compliqué, car notre enfant est replié sur lui-même et se braque régulièrement chez les pros rendant l’accompagnement compliqué. Il peut être, alors, intéressant de travailler en premier ses habiletés sociales et sa flexibilité mentale. En attendant, si la situation est tendue, en parler sereinement avec le professionnel en essayant de trouver des solutions sera la meilleure solution. Et si le professionnel se braque aussi… changeons de crémerie. Tout en sachant que changer trop souvent nuit également à l’efficacité du suivi.
C’est l’affaire de la neuropsychologue qui peut nous proposer une rééducation individuelle ou en groupe. Celle-ci vise à améliorer les capacités cognitives de notre enfants dans les domaines où les troubles apparaissent en s’appuyant sur ces forces afin de lui redonner confiance dans ses capacités. La plupart du temps ce sont des jeux qui ciblent les fonctions perturbées. L’attention, la mémoire de travail, le calcul, les fonctions dites « exécutives » comme la planification, l’organisation, la résolution de problème, les capacités d’inhibition ou encore la flexibilité mentale en travaillant sur la régulation des émotions et le biais de négativité. La professionnelle vous demandera de prendre ces bonnes habitudes à la maison.
Hélas, pas d’entrainement, pas de changement. Cela peut nous mettre à rude épreuve car nos enfants n’ont pas toujours envie de le faire. Mais tenez bon et essayez d’en faire un moment ludique, de faire avec lui, de rire de vos propres erreurs. La contrainte continuelle crée de l’opposition.
Pour que notre enfant apprenne à ajuster ses comportements, ses réactions/émotions, ses interprétations. Ils pourront l’aider, par le biais de jeux de rôle, de mises en situation, de divers exercices pratiques à progressivement découvrir comment réguler ses émotions, apprivoiser ses pensées noires, entamer et maintenir un dialogue avec ses camarades. Ou encore apprendre à se décentrer pour écouter l’autre.
Face à toutes ces difficultés, nous sommes souvent bien maladroits. Soit nous reprenons les vieilles techniques (un peu autoritaire) que l’on a utilisé avec nous enfant sans grand succès. Soit, voulant aider, nous faisons tout à sa place. Et, en lui évitant les difficultés, nous le rendons encore plus dépendant de nous et donc moins persévérant. Dans les deux cas notre enfant aura plus de difficultés à progresser. C’est pourquoi la guidance parentale peut-être une vraie ressource. Elle nous permettra de connaître le développement de l’enfant en général et du nôtre en particulier. Elle nous donnera des astuces de communication pour créer la coopération plutôt que l’opposition. Elle nous permettra également de découvrir comment rendre notre enfant petit à petit autonome malgré ses difficultés.
Et enfin, d’installer une ambiance plus sereine à la maison et donc propice à la persévérance.
Il existe des programmes de guidance spécifiques pour les troubles liés au TDA/H ou au Troubles du spectre autistique.
Chez APCOMM, nos ateliers parents permettent déjà d’appréhender la relation avec notre enfant autrement avec humour et bienveillance et d’utiliser des outils de communication qui vont l’aider à grandir malgré son trouble. Souvent on me parle de charge mentale supplémentaire, de culpabilisation. Je ne nierai pas que c’est un bouleversement et une charge. Je propose simplement de voir cela, aussi, comme une chance. La chance de comprendre soi-même son fonctionnement. Souvent nos enfants sont le reflet de nos propres difficultés scolaires puis professionnelles et sociales. Cela fait du bien de découvrir que nous fonctionnons simplement différemment. Ce fonctionnement nous pénalise encore souvent à l’âge adulte. En appliquant les recommandations des professionnelles à la maison c’est toute la famille qui peut grandir. L’ambiance change, les difficultés deviennent des défis que l’on va relever ensemble. Et effet kiss cool… ce sont aussi nos relations avec l’extérieur qui vont évoluer. Une meilleure régulation de nos émotions, de nos pensées pièges. Un autre regard sur les enfants et les adultes. Des outils de communication pour échanger plus sereinement avec chacun.
Bien loin de nous marginaliser, cela peut nous permettre de développer les fameuses compétences psychosociales dont tout le monde parle.
Prenez soin de vous et rejoignez-nous.