Mais à quoi servent donc les devoirs de vacances ?

Les vacances approchent, et avec elles revient le grand débat annuel : doit-on donner des devoirs à nos enfants pendant les grandes vacances ou pas ?

Une enfant faisant ses devoirs

À quoi servent-ils exactement ? À consolider les acquis de l’année passée, c’est un fait. À prévenir l’oubli de ce qui a été vu durant l’année pour éviter ce que l’on appelle le  « décrochage estival ». C’est effectivement important, car sans répétition, pas de mémorisation durable. À préparer la rentrée, surtout pour les élèves qui changent de cycle à la fin du CM2 ou de la 3. Enfin, à maintenir une certaine routine permettant de garder un lien avec les apprentissages.

Les effets positifs ne sont pas négligeables :

  • Renforcement des apprentissages en aidant à ancrer les connaissances de base (lecture, calcul, orthographe…).
  • Maintien du rythme intellectuel, évitant la longue coupure des vacances d’été.
  • Développement du sentiment de compétence chez l’enfant lorsqu’il constate que les notions sont acquises ou en voie de l’être.
  • Et enfin, pour ceux qui étaient en difficulté, c’est l’occasion de revoir les notions non maîtrisées.

Mais les effets négatifs existent aussi… surtout pour les élèves en difficulté.
 Lorsque l’année a été difficile, générant beaucoup de stress et de surcharge cognitive, les vacances sont attendues comme un moment de repos et de détente en famille. Les devoirs de vacances sont alors perçus comme une punition. C’est encore plus vrai lorsque l’enfant se retrouve seul face à son cahier pendant que ses frères, sœurs ou ami·e·s continuent à s’amuser. Réviser sans encadrement, sans retour, est démotivant pour beaucoup. L’enfant aura alors tendance à bâcler son travail, rendant l’exercice peu efficace, voire contre-productif, en renforçant son aversion pour les apprentissages scolaires.
Et pourtant… il est nécessaire de continuer à entraîner « le cerveau » de nos petits (et grands) pendant les vacances. Mais pour cela, il n’est pas nécessaire de recréer l’école à la maison ni de s’arracher les cheveux sur un problème de mathématiques d’un cahier de vacances. Non, il existe plein de façons de stimuler nos fonctions cognitives autrement.

Alors, que faire ?

Au primaire et au collège : jouer !
Oui, jouer. C’est par le jeu que l’on apprend le mieux. Et les vacances sont idéales pour cela. Après le repas de midi, pour passer un moment calme en famille, ou en fin d’après-midi pour amorcer la soirée, tout est possible.
En fonction de l’âge des enfants, de nombreux jeux éducatifs existent : jeux de mathématiques, de déduction, casse-tête, jeux de lettres et de mots, de grammaire, de géographie ou d’histoire, puzzles ou jeux pour développer les habiletés sociales… Les ressources ne manquent pas. De nombreux sites spécialisés proposent un large choix selon les besoins et les envies.
Ces jeux ont l’avantage de faire travailler les fonctions cognitives… sans en avoir l’air ! Et parfois, ils nous mettent nous-mêmes à l’épreuve, car nous découvrons que nos connaissances ne sont pas toujours à jour. Quel bel effet d’entraînement pour l’enfant, qui nous voit apprendre ou réviser en même temps que lui ! Rien de plus enrichissant que de voir les adultes faire des essais, se tromper et recommencer.

enfant qui lit

lire, aussi.

Les vacances sont l’occasion idéale pour instaurer des temps de lecture (pour toute la famille, bien sûr). Une demi-heure après le repas, le soir avant de se coucher, ou quand vous voulez, après tout ! La lecture développe le langage, améliore la syntaxe, stimule la mémoire, l’attention, la concentration. Elle favorise les capacités de raisonnement, permet de structurer sa pensée, de faire des liens logiques, d’argumenter… Et elle stimule aussi la créativité et l’imagination.
Et si vous tenez à revoir quelques notions scolaires, donnez-en peu, mais régulièrement. Adaptez l’activité au niveau de l’enfant, et choisissez des supports ludiques. Si vous avez utilisé les flashcards pendant l’année, une dizaine de cartes par jour suffira.
 Il n’est jamais bon de refaire « l’école » à la maison. Et n’oubliez pas : quelques minutes suffisent.

Et surtout, donnez du sens !

Pour beaucoup d’enfants, faire des devoirs « pour faire des devoirs » n’a aucun intérêt. Ils ne comprennent pas à quoi cela peut servir. Il est donc plus judicieux de leur proposer des activités qui mobilisent leurs connaissances… tout en en développant d’autres.
Quelques exemples concrets :

  • Pour le français : lire des guides, des recettes, des revues jeunesse ou des mangas est un excellent entraînement à la lecture.
  • Travailler son vocabulaire avec des flashcards, des mots croisés ou fléchés, le Scrabble.
  • S’entraîner à la rédaction en écrivant des cartes postales ou un carnet de voyage est tout aussi efficace — voire plus — qu’une rédaction académique.

Pour les sciences

des enfants qui font des sciences
  • Calculer un trajet, faire les courses, mesurer les ingrédients d’une recette… c’est faire de l’algèbre.
  • Dessiner des rosaces, faire un plan de jardin, de l’origami ou jouer à la bataille navale… c’est de la géométrie.
  • Pour la SVT : plantez, cueillez, créez des herbiers. Observez les étoiles, la faune, les insectes, les sols. Faites des expériences simples de chimie ou de physique. Le livre « 50 expériences scientifiques simples » à faire à la maison est une mine d’or.
  • L’histoire Géo ? Organisez vos trajets à partir d’une carte routière. Allez dans les musées et faites des jeux de pistes. Créer des énigmes historiques ou profitez de celles qui sont souvent proposées. Lorsque vous visitez un lieu, étudiez sa géologie, ses rivières, ses fleuves…? Quelle villes, préfectures, sous-préfectures ? Quelles sont les habitudes de vie des gens de ces régions ?

Les sujets sont inépuisables.
Autre ressource précieuse pour cet été : « Génie toi-même ! » un livre pour apprendre à penser, à développer sa créativité et sa flexibilité mentale autrement. Alors, prêt pour des vacances “remue-méninges” ?

Les vacances de nos enfants devraient être un savant mélange d’encouragement à l’apprentissage, sans nuire au repos, à la motivation ni au plaisir d’apprendre.
Bonnes vacances !