Le paradoxe de la parentalité moderne : entre idéalisation et culpabilité

L’équipe APcomm vient de découvrir trois petites pépites sur la parentalité sur le site Yapaka.be : les livres du sociologue Gérard NEYRAND.


Ces ouvrages et textes offrent une analyse approfondie des mutations sociales et des enjeux contemporains de la parentalité. Voilà ce que nous en avons retenu : 

arbre généalogique

La parentalité occupe aujourd’hui une place centrale dans les discours sociétaux. Les parents sont perçus comme les principaux responsables du devenir de leurs enfants et, par extension, de l’avenir de la société. Cet investissement croissant s’accompagne toutefois d’une pression immense, amplifiée par des attentes souvent contradictoires. De nombreux paradoxes contemporains de la parentalité conduisent un grand nombre de parents à un sentiment chronique de culpabilité.

L'idéalisation de la parentalité : des attentes irréalistes

Depuis les années 1980, le concept de parentalité s’est imposé comme une notion centrale dans les discours sociaux, politiques et médiatiques. Les parents sont souvent dépeints comme les seuls véritables « architectes » de l’épanouissement de leurs enfants.

Cependant, cette focalisation éclipse souvent la richesse de l’éducation partagée. Les enseignants, les pairs et les autres figures adultes sont relégués à un rôle secondaire. La parentalité est ainsi érigée en norme « tout-en-un », plaçant les parents sous une pression constante pour être exemplaires en tout point—émotionnellement, éducativement, financièrement. Or, disons-le franchement, une telle perfection n’est pas possible.

Le poids de la culpabilité parentale : un sentiment exacerbé

Cette sur-responsabilisation engendre une culpabilité diffuse chez les parents. Le moindre faux pas est perçu comme un échec irrémédiable. Paradoxalement, les évolutions sociales—comme l’égalisation des genres et l’émancipation individuelle—ont ajouté de nouveaux défis à la parentalité. Les parents, souvent tiraillés entre leurs responsabilités professionnelles et familiales, peinent à concilier ces deux sphères.

Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont adopté des stratégies souvent contradictoires : soutenir les parents tout en les surveillant de près. Ce double discours accentue leur sentiment d’incompétence et de culpabilité, surtout face aux jugements extérieurs.

une famille avec des enfants

Paradoxes contemporains : entre autonomie et contrôle

Un autre paradoxe réside dans les attentes opposées imposées aux parents. D’un côté, ils doivent être des éducateurs exemplaires ; de l’autre, ils doivent laisser leurs enfants devenir autonomes. Cette tension entre émancipation et contrôle est particulièrement prégnante dans les sociétés contemporaines où l’accent est mis sur l’indépendance des individus.

Les parents oublient souvent qu’ils disposent de temps. L’éducation ne s’achève pas à 18 ans ; les neurosciences montrent que la maturité du cerveau humain n’est atteinte qu’autour de 25 à 27 ans. Ce délai long signifie que les parents peuvent corriger, ajuster et apprendre avec leurs enfants au fil des années. Viser la perfection est non seulement inutile, mais contre-productif : les enfants ont besoin de parents humains, pas parfaits.

Réflexion : vers une coéducation et une parentalité déculpabilisée

Pour éviter cette culpabilisation excessive, il est essentiel de réévaluer le rôle de la coéducation. Les parents ne sont pas seuls dans cette aventure. Les enseignants, les grands-parents, les associations et même les pairs de l’enfant participent à son développement. Reconnaître cette diversité d’influences permet de relâcher la pression et de favoriser un environnement éducatif plus sain.

De plus, une approche déculpabilisée implique de considérer l’éducation comme un processus dynamique, où les erreurs font partie de l’apprentissage, autant pour les parents que pour les enfants. La capacité à s’adapter, à demander de l’aide et à valoriser les petits succès est bien plus importante que l’atteinte d’un idéal inatteignable.

Les parents d’aujourd’hui doivent donc composer avec une multitude de paradoxes qui les placent dans une posture de culpabilité quasi permanente.

 

Mais nous pensons à APcomm qu’ils ne sont pas condamnés à se sentir ainsi et qu’ils peuvent être outillés dans leurs relations avec leurs enfants. Cela nécessite par contre d’être accompagnés par des professionnels eux-mêmes bien formés. D’où nos formations à l’accompagnement parental, qui permettent de proposer aux parents des informations scientifiques et des outils impactants. Pensez à programmer un rendez-vous téléphonique avec Sandrine. Elle vous expliquera tout ce que vous devez savoir : programme, modalités, infos pratiques…