La comparaison ? Oui, un vrai poison !
Nous avons tous en mémoire une petite remarque entendue lorsque nous étions petits : « Ta sœur, elle range sa chambre, elle ! » ou « Si tu travaillais plus, comme ton frère… ».
Elles nous font encore mal. Et parfois, être arrivé à l’âge adulte n’a rien changé : nos parents sont toujours dans le mode comparaison.
Faisons le tour des cinq principaux effets négatifs :
l’atteinte à l’estime de soi, la compétition entraînant jalousies et rivalités, le sentiment d’injustice, les étiquettes, et enfin, le sentiment de ne pas être aimé. Oui, les conséquences peuvent être lourdes.
Dès les années 90, la recherche a montré que les familles où l’on pratique la comparaison ont des relations plus tendues, et que le bien-être psychologique des enfants y est moindre.
Les comparaisons sont une atteinte à l’estime de soi. Elles nuisent à notre image et peuvent contribuer à développer un sentiment d’infériorité. C’est souvent ainsi que naissent nos croyances sur nos manques de compétences.
Précisons d’abord que la rivalité est tout à fait normale dans les familles durant l’enfance. Cela répond à un besoin d’attention de l’enfant, à une compétition naturelle et aux difficultés de la petite enfance à réguler les émotions telles que la jalousie ou à résoudre les conflits.
Nous l’avons tous vécu dans nos familles respectives. Lorsqu’elle est bien gérée, elle aide à apprendre la négociation, la régulation des émotions et le respect des limites.
Quand cela devient-il problématique ?
Lorsqu’elle est constante, intense, violente et favorisée par un traitement inéquitable, dont les comparaisons font partie. Les comparaisons nourrissent la compétition dans la famille et génèrent de la rivalité pour obtenir l’attention ou l’approbation des parents, ou de la jalousie envers l’enfant supposé privilégié.
Nos enfants sont très sensibles à l’équité. Nous avons tous entendu cette petite phrase :
« C’est pas juste, il en a plus que moi ! »
Une comparaison répétée va entraîner chez l’enfant l’impression que l’amour ou la reconnaissance de son parent est conditionnelle. Cela provoque généralement de la frustration, et parfois du ressentiment envers les parents et/ou la fratrie.
Quant aux étiquettes – dont nous avons déjà parlé dans un autre article – elles figent l’enfant dans un rôle et deviennent souvent des prophéties auto-réalisatrices.
Tout comme les comparaisons :
« Si tu pouvais être aussi ordonnée que ton frère… » revient à dire :
« Tu es désordonnée. »
Même si ce n’est pas l’intention, bien sûr, nos comparaisons compromettent le lien d’attachement, la confiance en l’amour inconditionnel de nos parents.
Lorsque je dis :
« Si tu pouvais être aussi ordonné que ton frère », ou « Si ta sœur y arrive, pourquoi pas toi ? »,
je laisse entendre que l’autre est plus aimable, que si nous étions comme lui, nous serions plus aimés.
Quel stress relationnel !
En résumé :
La comparaison alimente la compétition au détriment de la coopération, le mal-être à la place du bien-être, les conflits à la place du lien. Et cela aura un impact durable sur nos vies en société.
Osons communiquer autrement :
• ✅ Comparons l’enfant à lui-même et non aux autres :
« Tu as réussi à ranger tes affaires avant le dîner ce soir, bravo. »
Cela valorisera ses efforts et renforcera son autonomie.
• ✅ Décrivons les faits plutôt que de juger :
« Je t’ai entendu dire bonjour en entrant dans la boulangerie aujourd’hui. C’est très poli. »
Cela met en lumière le comportement attendu et augmente les chances de le voir se reproduire.
• ✅ Valorisons les qualités uniques de nos enfants :
« Ce que j’aime chez toi, c’est ton sens du détail. »
« Tu as réussi à finir dans les temps, et pourtant c’était difficile. Quelle persévérance et ténacité ! »
On permet ainsi à l’enfant de se sentir vu et apprécié tel qu’il est. Il peut s’auto-féliciter et se concentrer sur ses forces.
• ✅ Utilisons des encouragements spécifiques :
« Quand tu as fait ceci, cela m’a vraiment aidée, et je t’en remercie. »
« Je suis fière de toi parce que tu as su apaiser la situation alors que tout le monde s’énervait. Et tu peux l’être aussi. »
On développe ainsi la motivation interne.
• ✅ Encourageons la coopération !
Créons des tâches d’équipe, apprenons-leur à s’entraider, à se répartir les tâches. Ranger la cuisine, faire le ménage, organiser une activité… toutes les situations peuvent être de bonnes occasions.
Il faudra juste veiller à ce que le plus dynamique ne fasse pas tout le travail. Ce sera l’objet d’un autre billet !
• ✅ N’oublions pas de créer des moments privilégiés avec chacun de nos enfants…
Une fois par semaine, une sortie avec un seul enfant.
Un temps exclusif pour se sentir unique, écouté, valorisé.
Et bien sûr, durant ce moment privilégié, seule la valorisation sera acceptée ! Pour les reproches… il faudra choisir un autre moment.
Pour aller plus loin…
Parfois, même en communiquant autrement, nos enfants se sentiront mal aimés.
Il nous faudra de la patience et de la persévérance, à nous aussi.
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