Il y a cette petite phrase qu’on entend souvent en formation ou en séance :
“J’ai peur qu’il ne m’aime plus si je lui dis non.” Comme si dire “non” mettait la relation en péril, venait ternir le sentiment d’amour qui relie le parent à son enfant.
Alors, comment aider un parent à retrouver sa boussole intérieure, quand il se sent coupable à l’idée de dire non à son enfant ?
Parce qu’avant d’accueillir les tempêtes émotionnelles de son enfant, encore faut-il savoir accueillir les siennes.
Le parent qui a peur d’être mal aimé a besoin d’entendre cette vérité simple : “C’est dur d’être parent et de se sentir mal aimé. On n’a pas fait des enfants pour se disputer avec eux.”
Oui, ça fait mal de voir son enfant pleurer, claquer la porte ou dire “je te déteste”.
Mais ce n’est pas un indicateur d’échec. C’est souvent le signe… qu’on fait justement notre job de parent.
Quand un parent sait où il va, qu’il a réfléchit son cadre, qu’il le sait équilibré entre sécurité et liberté (donc des non et des oui), qu’il a défini ce qui est non négociable dans sa famille, le “non” devient plus simple à prononcer. Il est incarné, il vient des tripes.
C’est la différence entre un “non” fragile (“je vais culpabiliser pendant trois jours”) et un “non” solide (“je sais pourquoi je le dis, et je peux l’assumer”).
Pas besoin de se justifier 15 fois. Une fois suffit. Puis on peut répéter calmement : “J’entends ton envie. Mais c’est non. Et c’est non négociable.”
Dire non, ce n’est pas dire “tais-toi et obéis”. C’est aussi être capable d’accueillir l’émotion qui vient avec. “Tu es furieux de devoir éteindre la tablette. Tu aurais aimé jouer encore 🥰.”
Ce type de phrase ne règle pas tout. Mais elle apaise. Elle montre à l’enfant qu’il a le droit de ressentir ce qu’il ressent… sans pour autant que cela change la décision. Faire preuve d’empathie ne signifie pas céder. C’est simplement accompagner un enfant pour qu’il traverse son émotion et puisse accéder à sa raison.
→ Oui au besoin, non au désir.
“Tu as faim ? Je te propose une pomme ou un yaourt. Pas de chocolat ce soir.”
→ Remplacer le non sec par un oui différé.
“Oui pour aller au parc… après la sieste.”
“Oui pour les dessins animés… après les devoirs.”
→ Face à un ado qui exige une réponse immédiate ?
“Si tu veux une réponse maintenant, c’est non. Si tu me laisses le temps d’y réfléchir (ou d’en parler avec ton père), ce sera peut-être oui… ou non.”
Accompagner un parent qui a du mal à dire non, c’est lui rappeler qu’un “non” posé avec empathie, cohérence et conviction n’abîme pas le lien. Il le renforce.
Un cadre solide, ce n’est pas une prison. C’est un filet de sécurité pour l’enfant, et pour le parent.
👉 « Savoir dire oui, oser dire non, et ne pas le regretter »
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