Dans un monde connecté où les jeunes naviguent sur Internet avec une aisance déconcertante, les parents se tournent souvent vers les outils de contrôle parental comme bouée de sauvetage. Mais, est-ce vraiment la panacée pour protéger nos adolescents ? La réponse est complexe, et c’est ce que nous allons explorer.
Des Systèmes Loin D’être Infaillibles
Le contrôle parental, bien que parti d’une intention protectrice, présente des failles. La génération actuelle d’adolescents, née dans l’ère numérique, possède une aptitude à contourner ces dispositifs. Les chiffres exacts sur le taux de contournement des contrôles parentaux sont difficiles à estimer, mais des études montrent que les jeunes sont souvent capables de trouver des astuces pour déjouer ces mesures. Il suffit d’une recherche sur Internet pour tomber sur une multitude de guides pratiques dédiés à cet effet.
Une Mise En Place Qui Peut S’avérer Compliquée
De plus, la mise en place de ces outils peut représenter un véritable casse-tête pour certains parents, notamment ceux qui ne sont pas à l’aise avec la technologie. Cela peut créer un fossé supplémentaire entre eux et leurs enfants, qui sont souvent plus compétents dans ce domaine.
Du Contrôle, Pas De L’éducation
Enfin, et c’est peut-être l’aspect le plus critique, le contrôle parental est une forme de surveillance, pas une méthode éducative. Notre objectif en tant que parents ne devrait-il pas être de rendre nos adolescents autonomes et responsables de leurs choix en ligne ? On peut imaginer que nous ne serons pas toujours là pour contrôler leur temps d’écran 😉.
La vraie question est de savoir, comment rendre le contrôle parental utile et pertinent aux yeux de nos adolescents ? L’objectif est qu’ils perçoivent ces outils non comme une contrainte mais comme un moyen de se protéger.
Il est crucial d’éduquer les jeunes sur la conception addictive des applications et des jeux. Arte a réalisé de nombreuses vidéos pour expliquer ce principe : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017841/dopamine/
Et pour illustrer notre propos de manière un peu spectaculaire, l’extrait de ce reportage est édifiant : https://learning.apcomm.fr/wp-content/uploads/2020/09/echange-famille-version-courte.mp4
Rappelons pourquoi il est si difficile de se détourner des écrans ? La réponse réside dans la neurobiologie. Le circuit de la récompense, notamment le système dopaminergique, joue un rôle clé dans le comportement d’addiction. Lorsque nous recevons une notification, gagnons une partie ou recevons des “likes” sur les réseaux sociaux, notre cerveau libère de la dopamine, ce qui nous procure une sensation de plaisir. Cette réaction renforce le comportement et crée une boucle de rétroaction : plus nous utilisons l’appareil, plus nous voulons continuer à l’utiliser.
Il est vital d’expliquer aux adolescents comment les applications et les jeux exploitent ce circuit pour les inciter à rester connectés. C’est en comprenant ces mécanismes que les jeunes peuvent apprendre à les reconnaître et à résister à l’impulsion de vérifier constamment leur téléphone ou de jouer à des jeux sans fin.
Les adolescents doivent comprendre que leur cerveau est encore en développement, en particulier la fonction d’inhibition, ce qui peut rendre difficile l’arrêt volontaire d’une activité numérique. Des tests comme le “Test du Scoop” peuvent aider à mettre en lumière ces aspects de leur psychologie.
1- lire le plus vite possible
2- Enoncer la couleur que l’on voit le plus vite possible
Conclusion : nous sommes beaucoup moins rapide la seconde fois, car nous devons activer notre inhibition de la lecture (je m’empêche de lire le mot) pour ne voir que la couleur. Imaginez la difficulté que les ados vont ressentir à faire cet exercice quand leur cerveau n’est pas encore totalement mature.
Une prise de conscience du temps passé devant les écrans est essentielle. Nous pouvons proposer aux jeunes de compléter pendant une semaine un tableau répertoriant l’ensemble des écrans (TV, ordinateur, console de jeux, tablette, portable) et sur lequel il notera ses temps de connexion. Ensuite, il peut venir comparer les résultats de la colonne “portable” avec des outils comme “Temps d’écran” sur iPhone ou “Family Time” sur Android. Ce peut être un premier pas vers la modération.
Certains logiciels de contrôle parental se démarquent par leur efficacité et leur facilité d’utilisation. Des programmes tels que “Qustodio”, “Net Nanny” ou “Norton Family Premier” offrent une gamme de fonctionnalités qui permettent de filtrer le contenu, de surveiller l’utilisation des réseaux sociaux, de bloquer des applications ou encore de suivre la localisation. Ces outils sont conçus pour s’adapter à différents systèmes d’exploitation et appareils, rendant leur intégration dans la vie numérique de la famille aussi fluide que possible. L’opérateur mobile du téléphone de votre enfant propose également des outils très pratiques.
Le cas de Théo
Un adolescent, Théo, trouvait les contrôles parentaux intrusifs et limitatifs. Ses parents, conscients de son besoin d’indépendance, ont travaillé avec lui pour mettre en place un contrôle parental de manière à ce que Théo puisse suivre son propre temps d’écran. Ils ont utilisé cela comme une opportunité éducative pour discuter de la gestion du temps et de la responsabilité personnelle. En le rendant partie intégrante du processus, Théo s’est senti respecté et plus enclin à suivre les directives convenues.
Si vous vous demandez : comment configurer le contrôle parental ? Nous vous recommandons d’aller sur le site e-enfance : https://e-enfance.org/informer/controle-parental/ Ils vous guident pour savoir quels outils choisir et surtout comment l’installer sur ordinateur, tablette ou smartphone.
Mais n’oublions pas que même le meilleur logiciel ne peut remplacer la nécessité d’instaurer un dialogue ouvert et de fixer des règles claires. Il est important de choisir un contrôle parental en fonction des besoins spécifiques de la famille et de l’utiliser comme un moyen d’accompagnement, pas comme un substitut à la présence parentale.
Le contrôle parental ne saurait se substituer à la présence et à l’action éducative des parents. Il est essentiel que ceux-ci établissent un cadre clair et cohérent et qu’ils veillent à son respect. C’est à travers cette structure que l’adolescent apprendra les règles essentielles et pourra s’orienter vers une plus grande autonomie.
Heure d’écran collective : Regarder un film ou jouer à un jeu vidéo ensemble peut être une activité de liaison, mais elle permet également aux parents d’observer et de discuter des contenus avec leurs enfants.
Faire comprendre à nos jeunes que les règles peuvent être synonymes de liberté est un défi, mais c’est une leçon précieuse. En apprenant à se limiter, par exemple en regardant un seul épisode de leur série favorite, ils gagnent en fait la liberté de profiter de leur temps de manière plus diversifiée et équilibrée.
En définitive, il n’y a pas de “contrôle parental miracle”. La solution réside dans un équilibre subtil entre guidance, éducation et utilisation judicieuse des outils de contrôle parental. Il est impératif que nous, en tant que parents, nous engagions dans un dialogue constant avec nos adolescents pour naviguer ensemble dans cet écosystème numérique complexe et en constante évolution.
Chers lecteurs,
Noël est là dans quelques semaines.
Nous aussi, nous aimons cette période de lumières, de chocolats chauds et de films de Noël. Mais soyons honnêtes : Noël apporte aussi son lot de soucis, résumés le plus souvent par un seul adjectif : TROP –
A Noël, TROP souvent, on mange TROP, on boit TROP, on s’agite. Et se fatigue TROP, et les enfants ont parfois TROP de cadeaux.
Bien sûr, nous souhaitons remplir la maison de cadeaux pour faire plaisir aux enfants. Cela est encore plus important pour la famille éloignée qui ne les voit pas souvent. Grands-parents, oncles et tantes, cousins ou cousines profitent de cette occasion pour les gâter (et peut-être aussi parfois pour se venger gentiment de nous en offrant les cadeaux les plus bruyants).
Mais cette surenchère de cadeaux peut vite devenir oppressante, autant pour eux que pour nous. Alors voici quelques conseils pour offrir un Noël riche en sens, sans tomber dans l’accumulation :
Bien sûr, cela n’est pas valable quand les enfants croient encore au Père Noël. Mais la fameuse liste au Père Noël sert à cerner leurs souhaits.
Quand ils sont en âge, vous pouvez discuter avec vos enfants de ce qu’ils aimeraient vraiment recevoir. Cela évite les achats superflus et vous aide à mieux comprendre leurs véritables envies. Une liste de souhaits modérée leur permet de réfléchir sur ce qu’ils désirent vraiment et limite les attentes irréalistes. L’anticipation des cadeaux fait d’ailleurs aussi partie du plaisir de Noël.
Pour simplifier Noël, essayez la règle d’un cadeau par catégorie : dans les catalogues de jouets, il est tentant pour votre enfant de choisir plusieurs voitures ou poupées. Pour orienter son choix et lui apprendre à se restreindre un peu, définissez un nombre précis de cadeaux (4 par exemple) et indiquez leur catégorie : par exemple, un cadeau pour se vêtir, un pour lire, un pour s’amuser, et un à partager. Cette approche permet de réduire le nombre de cadeaux tout en offrant des présents utiles et significatifs. Par exemple, un livre captivant, un vêtement spécial, un jouet créatif et un jeu éducatif sont autant de choix qui enrichiront votre enfant sans l’inonder de cadeaux.
Partagez cette liste avec la famille proche. S’ils veulent choisir eux-mêmes le cadeau, demandez-leur de respecter au moins la catégorie concernée.
Établir un budget pour les cadeaux peut vous aider à éviter les excès financiers et à limiter les achats impulsifs. Impliquez vos enfants dans cette démarche en leur expliquant pourquoi il est important de respecter un budget. Cela leur apprend à gérer l’argent et leur montré que la modération a aussi sa place dans la fête.
Les réseaux sociaux et les publicités influencent fortement les attentes de nos enfants, surtout les ados. Expliquez-leur que tout ce qu’ils voient en ligne n’est pas nécessairement accessible ou même réaliste. Encouragez-les à cultiver un esprit critique face aux publicités et à réfléchir à la différence entre leurs besoins et leurs désirs. Cela les aide à développer une consommation plus responsable.
Le plus beau cadeau que vous pouvez offrir à vos enfants, ce sont des souvenirs. Plutôt que d’accumuler des objets, pourquoi ne pas privilégier des moments de qualité ? Pensez aux sorties en famille, aux ateliers créatifs, ou même à des abonnements pour des activités culturelles ou sportives. Ces expériences laisseront un impact bien plus durable que les objets qui finissent souvent oubliés au fond du placard. Les moments passés ensemble ont une valeur inestimable et contribuent à renforcer les liens familiaux.
Pourquoi ne pas consacrer du temps à fabriquer des cadeaux faits main en famille ? Cela peut être un album photo personnalisé, des décorations de Noël, ou même un gâteau préparé ensemble. Ces cadeaux ont une valeur sentimentale bien plus grande et deviennent souvent de vrais trésors. En plus, c’est l’occasion de passer un moment créatif ensemble, tout en montrant à vos enfants que l’attention compte plus que le prix.
Cela permet d’ailleurs de faire participer rapidement vos enfants à la véritable valeur de Noël : le PARTAGE, le fait de recevoir et de donner. Ils pourront ainsi eux-aussi offrir des cadeaux.
Il est courant, en grandissant, que les ados préfèrent recevoir de l’argent plutôt que des cadeaux matériels. Cette demande peut parfois frustrer la famille, qui souhaite offrir quelque chose de plus tangible et personnalisé. Alors, comment trouver un compromis ? Une solution peut être de leur offrir une partie en argent et une partie en cadeau. Par exemple, un montant d’argent pour leurs projets ou leurs envies personnelles et un cadeau symbolique ou personnalisé de la part de la famille. Cela permet de respecter leur besoin d’autonomie tout en gardant un aspect familial et attentionné.
Vous pouvez également proposer de contribuer à un projet spécifique qui leur tient à cœur (comme un voyage, des cours particuliers, un objet qu’ils désirent vraiment), ce qui donne un sens à l’argent offert et montre votre soutien à leurs aspirations.
Soyons à fond sur les traditions familiales.
Noël est aussi une merveilleuse occasion de créer des traditions familiales qui donnent du sens aux fêtes : décorez le sapin en dansant sur la playlist des chansons de Noel, le marathon de films de Noel, le temps donné à une association, le calendrier de l’avant … Ces traditions renforcent les liens et rappellent que Noël est avant tout une fête de partage et de générosité, et non un marathon d’achats.
Noël n’a pas besoin d’être une course effrénée pour accumuler des objets. Noël prend tout son sens quand il redevient avant tout un moment privilégié. C’est l’occasion de transmettre à nos enfants des valeurs importantes, d’enseigner la modération et de profiter pleinement de ce moment de bonheur en famille. Nous espérons que vous en profiterez agréablement cette année.
Salut à vous tous ! Aujourd’hui, nous allons plonger dans le monde magique des traditions d’enfance comme le Père Noël, la Petite Souris et autres cloches de Pâques. Faut-il encourager ces croyances chez nos enfants ? Voici quelques réflexions à découvrir ensemble.
Cela dépend des valeurs et de la culture de chaque famille. Certains parents valorisent la tradition et la magie de l’histoire du Père Noël comme une partie enchantée de l’enfance. Cela peut encourager la créativité et le sens du merveilleux. D’autres peuvent privilégier l’honnêteté et la transparence, et choisissent d’expliquer à leurs enfants que le Père Noël est une belle histoire ou un symbole plutôt qu’une réalité.
La légende veut que le Père Noël vive au pôle Nord, fabrique des jouets avec l’aide des lutins et les distribue à travers le monde en une nuit. Pour les parents, maintenir cette croyance implique souvent de déployer des efforts pour créer des signes de sa visite, comme manger les cookies laissés pour lui ou laisser des traces de suie de la cheminée. Cette implication parentale vise à renforcer la pensée magique chez l’enfant, ce qui est une étape normale de son développement cognitif.
La pensée magique est une phase naturelle du développement cognitif chez les jeunes enfants, généralement entre 2 et 7 ans, durant laquelle ils croient que leurs pensées ou souhaits peuvent influencer le monde réel. C’est une période où l’imaginaire et la réalité sont souvent indistincts dans l’esprit d’un enfant, ce qui permet à des croyances telles que le Père Noël de s’épanouir.
Quand les parents jouent le rôle du Père Noël, en laissant des cadeaux et en inventant des récits autour de sa visite, ils font plus que perpétuer une tradition festive. Ils nourrissent cette étape du développement cognitif, permettant aux enfants de développer leur imagination et leur capacité à conceptualiser des idées qui ne sont pas immédiatement tangibles ou logiques dans le monde adulte.
Cet encouragement de la pensée magique joue un rôle crucial dans le développement de la créativité. Les enfants apprennent à penser au-delà des limites du concret, à poser des “et si” et à explorer des mondes de possibilités infinies dans leur esprit. Cette capacité à imaginer un peut plus tard peut se traduire par la créativité dans la résolution de problèmes, l’art, l’écriture, et même dans des domaines scientifiques et mathématiques, où une pensée innovante est essentielle.
De plus, la pensée magique aide à développer l’empathie. En s’identifiant à des personnages imaginaires ou en attribuant des émotions et des intentions à des objets inanimés, les enfants apprennent à voir le monde du point de vue des autres et à comprendre que d’autres personnes ont des sentiments et des perspectives qui leur sont propres.
Enfin, les traditions autour du Père Noël peuvent renforcer le développement social. Les enfants partagent leurs croyances et leurs expériences avec leurs pairs, apprenant à échanger des idées, à raconter des histoires et à participer à des rituels communs qui sont importants pour les liens sociaux.
Il est important, cependant, que cette pensée magique soit équilibrée avec l’acquisition progressive d’une pensée rationnelle et critique. Au fur et à mesure que les enfants grandissent et que leur pensée devient plus logique et moins centrée sur eux-mêmes, les parents peuvent doucement les guider vers une compréhension plus réaliste du monde, tout en préservant leur capacité à rêver et à imaginer.
La croyance dans le Père Noël permet aux enfants d’entrer dans un monde où l’imaginaire est roi. C’est un exercice sain pour le développement de leur capacité à imaginer et à rêver. De plus, cela leur donne un sens du mystère et de l’anticipation, qui sont des éléments clés de la joie de l’enfance
Le problème potentiel vient du fait que certains enfants peuvent se sentir trahis lorsqu’ils découvrent la vérité. De plus, cela peut amener les enfants à se questionner sur d’autres croyances ou vérités transmises par leurs parents. Il est donc crucial que les parents soient prêts à gérer ces discussions avec sensibilité et compréhension.
On peut aborder le Père Noël comme un conte de fées ou une allégorie, sans insister sur sa réalité littérale. Les parents peuvent encourager les enfants à “jouer le jeu” et à apprécier l’histoire, tout en évitant de mentir directement ou de fournir trop de détails fabriqués qui pourraient s’avérer problématiques plus tard.
Il est surtout conseillé d’éviter d’utiliser la figure du Père Noël comme moyen de manipulation ou de chantage émotionnel (par exemple, en menaçant de prévenir le Père Noël d’un mauvais comportement). Cela peut semer des sentiments négatifs autour de Noël et même altérer la compréhension de l’enfant sur la morale et les récompenses.
Il est utile d’informer les proches de la manière dont vous souhaitez aborder le sujet du Père Noël avec votre enfant. Cela peut inclure la manière dont ils parlent du Père Noël ou des traditions qu’ils pratiquent en sa présence, pour maintenir une certaine cohérence.
Faire participer les plus grands à la magie pour les plus petits – leur permettre de se sentir grands et protecteurs à leur tour.
Dans chaque approche, l’important est de rester attentif aux réactions et aux besoins émotionnels des enfants, en les guidant avec amour et intégrité à travers les traditions familiales.
L’agressivité chez les enfants et les adolescents est un sujet délicat qui soulève souvent des inquiétudes chez les parents. La frontière entre agressivité et violence est fine, mais importante à distinguer pour mieux comprendre ces comportements et savoir comment y réagir. Cet article vise à clarifier ces notions et à proposer des pistes pour gérer ces situations de manière bienveillante et éducative.
La confusion entre agressivité et violence est fréquente, mais il est crucial de comprendre que ces termes ont des significations distinctes. L’agressivité est une réponse instinctive, souvent une réaction de défense face à une menace perçue. Elle se manifeste de façon spontanée et n’implique pas nécessairement une volonté de nuire. En effet, étymologiquement, le terme « agressivité » vient du latin *adgressere*, signifiant « aller vers », ce qui indique un besoin de contact ou d’interaction. C’est un comportement naturel et parfois nécessaire pour la survie, que l’on observe dans toute forme de vie, de la plante à l’humain.
En revanche, la violence, dont le mot dérive de *violare*, implique une intention de dominer ou de blesser. Elle est préméditée et s’accompagne souvent de réflexion et de calcul. Il est donc essentiel de ne pas confondre les disputes spontanées entre enfants avec des actes de violence, qui sont beaucoup plus graves et nécessitent une intervention différente.
L’agressivité physique est particulièrement courante chez les jeunes enfants. Des études, telles que celles menées par Richard Tremblay au Québec, montrent que la petite enfance, notamment autour de deux ou trois ans, est la période la plus agressive de l’enfance. Les gestes tels que mordre, pousser ou frapper sont souvent des réponses impulsives, non préméditées, et les enfants n’ont pas encore conscience de la douleur qu’ils peuvent infliger aux autres (voir l’excellent livre : l’aggressivité de 0 à 5 ans, ).
Ces comportements sont essentiellement exploratoires et liés au développement du cerveau, qui ne permet pas encore un contrôle total des pulsions ou des comportements. Il a donc besoin d’adultes pour lui expliquer avec fermeté mais douceur que ces comportements ne sont pas permis, tout en lui offrant des alternatives comme la parole ou la négociation. L’enfant apprend à travers ces gestes les limites de ce qui est acceptable socialement ou pas. C’est tout l’enjeu de l’éducation : nous apprendre à réguler peu à peu cette agressivité et à respecter les codes sociaux.
Mais si l’agressivité physique diminue peu à peu à partir de 4/ 5 ans, elle ne disparait jamais complément. Elle prend d’ailleurs plutôt une autre forme, l’agressivité verbale.
Face à l’agressivité, qu’elle soit chez l’enfant ou chez l’adolescent, il est important de ne pas répondre par la violence ou par des sanctions sévères qui ne feront qu’amplifier le sentiment d’injustice et d’incompréhension. L’adulte doit poser des limites claires tout en encourageant l’expression des émotions par la parole. Il est également crucial de donner l’exemple en adoptant soi-même des comportements calmes et respectueux. S’il est normal que l’enfant ou l’ado soient parfois submergés, l’adulte se doit de conserver un calme relatif et de marquer clairement la limite. Avec un ado, tant que celui-ci se montre agressif, il sera souvent nécessaire de stopper l’échange et d’empêcher une escalade dans les propos. Lui dire « Je n’accepte pas tes propos et nous allons arrêter là la discussion avant de nous dire des choses regrettables » est un signe d’autorité.
De plus, il faut distinguer les gestes impulsifs, souvent révélateurs d’un malaise ou d’une frustration non exprimée, des comportements intentionnellement violents. Toute violence doit faire l’objet d’une condamnation ferme et immédiate de la part de l’adulte.
Avec l’adolescence, l’agressivité évolue. Alors que l’agressivité physique tend à diminuer, l’agressivité verbale prend le relais. L’adolescent, en pleine période de bouleversements émotionnels et hormonaux, maîtrise mal ses impulsions et peut avoir des comportements plus fréquents d’irritabilité ou d’insultes. Les conflits familiaux, les tensions à l’école ou dans les relations amicales peuvent exacerber ces réactions. Il est essentiel de comprendre que l’agressivité des adolescents n’est souvent qu’une manifestation temporaire du besoin de s’affirmer et de trouver sa place. Il peut se laisser entrainer malgré lui par son impulsivité.
L’agressivité fait partie intégrante du développement de l’enfant et de l’adolescent. Bien gérée, elle peut devenir une opportunité d’apprentissage et de socialisation. Il s’agit pour les parents de guider leurs enfants avec empathie, tout en posant des limites fermes mais justes, pour les aider à traverser ces périodes de turbulences émotionnelles.
Nous nous demandons souvent pourquoi l’autorité semble si compliquée alors que ça semblait si simple pour nos parents.
Dans cet article, nous allons plonger dans l’histoire de l’autorité pour découvrir l’origine de la confusion de notre génération.
Le passage de la toute-puissance paternelle, ancrée dans nos sociétés pendant des siècles, à une autorité parentale partagée a nécessité une évolution de plusieurs siècles.
Longtemps définie par un droit quasi-divin du père, cette conception de l’autorité familiale a subi un premier changement majeur en France avec l’arrivée du Code civil en 1804, qui imposait des limites à cette toute-puissance paternelle et qui était un premier pas vers la reconnaissance de l’enfant en tant que personne. En effet, le code civil interdisait ENFIN au père le droit de tuer ou de violer son enfant. Ça fait froid dans le dos… de se réjouir d’une si petite avancée. Mais c’est ainsi que nous sommes passés de la toute-puissance paternelle à l’autorité paternelle. Pourtant, il faudra attendre encore de nombreux siècles pour que la mère se voit elle aussi reconnaitre dans son autorité. En effet, en France, c’est en 1970 que nous parlerons d’autorité parentale conjointe, reconnaissant ainsi aux deux parents des droits et des responsabilités égaux. Il y a seulement 54 ans !! c’est très peu au regard des siècles précédents et une vision très paternaliste.
Cette évolution de l’autorité s’est accompagnée d’un changement parallèle dans la perception de l’enfant : d’une créature à dresser, il est devenu un individu à éduquer et à respecter, une transition influencée notamment par les travaux de figures telle que Françoise Dolto. Le rôle de parent change alors de façon fondamentale.
La loi de mars 2002 va encore modifier le rôle parental et va établir des critères précis permettant à la justice de décider si les parents sont en capacité d’exercer cette autorité qui leur confère des droits mais aussi des devoirs envers leur enfant. Lui offrent-ils la sécurité, le bien-être psychologique, l’affection qui sont nécessaire à son développement ?
Enfin, il reste très saisissant de réaliser que le terme “parentalité” a fait son apparition dans le dictionnaire français seulement en 1982.
Et finalement aujourd’hui, quel est notre modèle ? quelle autorité reste encore comme une référence dans nos mémoires collectives ? Soyons honnêtes ; c’est encore pour beaucoup le modèle de l’autorité paternelle, qui visait à se faire obéir par l’enfant. Car en effet, quelques décennies de parentalité partagée ne font pas le poids face à des siècles de pratiques d’autorité paternelle. Nous sommes encore en pleine évolution de la notion d’autorité dans nos familles.
Ce modèle de l’autorité paternelle qui avait pour avantage d’être lisible est de plus en plus dénoncé comme de l’autoritarisme. Cette vision de l’autorité très stricte s’appuie sur une relation dominant-dominé. L’autoritarisme est basé sur l’obéissance immédiate et c’est souvent la peur qui oblige l’enfant à agir conformément aux désirs du parent.
Nous connaissons aujourd’hui certaines des dérives de ce système :
L’enfant ne construit pas son estime de lui-même puisqu’il agit en fonction de l’autre. Il perd sa capacité d’initiative et de réflexion en se plaçant dans les mains de l’adulte.
L’enfant développe un esprit de vengeance car c’est la seule réponse qui est en son pouvoir.
L’enfant est un adepte du proverbe « quand le chat n’est pas là, les souris dansent ».
Finalement, il ne voit dans les règles qu’un obstacle à sa liberté et ne pense qu’à les transgresser. À aucun moment il intègre que ces règles sont là pour le protéger.
Nous sommes nombreux d’ailleurs à avoir été élevés à partir de ce modèle. Regardons notre attitude sur les routes : nous freinons devant le radar et accélérons au-delà de la limitation dès qu’il ne peut plus nous capter.
Alors que si nous avions intégré que le code de la route nous assure la liberté de circulation et garantie notre sécurité, nous pourrions nous y conformer plus volontiers. En effet, sans code, ce serait le chaos et nous traverserions chaque carrefour avec la boule au ventre.
Aujourd’hui, l’autorité parentale cherche d’autres voies et souhaite permettre à l’enfant d’intégrer les règles pour qu’il puisse vivre dans la société tout en gardant sa part d’initiative et de liberté.
La difficulté, c’est que nous n’avons pas de modèle précis. Nous tâtonnons pour le construire, en essayant de faire parfois la synthèse de plusieurs modèles.
Nos générations se sont montrées parfois trop permissives, imaginant qu’il suffisait d’expliquer à l’enfant pour qu’il accepte et suive nos demandes.
Aujourd’hui les neurosciences nous permettent de savoir que le cerveau de l’enfant n’est pas assez mature pour prendre en charge l’auto-discipline et ce, encore pendant de nombreuses années 😭 Nous savons qu’il a besoin de nous les adultes pour lui fixer les règles et lui apprendre que chaque acte, chaque parole a une conséquence, qu’elle soit positive ou négative.
Alors quel est ce modèle idéal ? Disons-le franchement, il est encore en construction et va continuer à évoluer ! Soyons donc indulgent avec nos balbutiements.
Certes, il y a 100 ans, les parents ne se posaient pas toutes ces questions. Tout semblait plus simple. Mais nos sociétés étaient aussi fondamentalement différentes, avec des normes très précises et strictes.
Aujourd’hui, nous parents, nous voulons que nos enfants soient épanouis et heureux. Nous nous sommes mis la barre haute… peut-être un peu trop mais c’est un autre débat. En tout cas, ce changement d’objectif nous oblige à changer de modèle.
Fini l’autoritarisme, voici venu le temps de l’autorité parentale bienveillante (qui veille au bien) et cadrante (qui assure la sécurité).
Autour de vous parents, de nombreuses informations circulent. A laquelle se fier ? Entre les défenseurs de la parentalité positive ou les détracteurs ? Sans parler que nous avons toujours un frère ou un cousin adepte de l’autoritarisme pour nous prouver qu’avec la peur on arrive à avoir des enfants qui rentrent dans le moule.
Alors finalement la grande question est : sommes-nous prêt à oser inventer une nouvelle autorité et permettre à nos enfants de construire leur propre moule tout en respectant le vivre-ensemble ?
Chez APcomm, c’est une question qui nous anime au quotidien. Nous proposons aujourd’hui un modèle qui rend sa légitimité à l’adulte à poser un cadre. Et nous sommes à l’affut de toutes les découvertes, en psychologie et en sciences de l’éducation, pour ajuster et perfectionner ce modèle.
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Tous les parents ont, à un moment ou à un autre, observé des signes de timidité chez leur enfant. Certains enfants sont plus réservés que d’autres, et en tant que parent, il peut être difficile de savoir comment réagir. Doit-on pousser son enfant à dépasser sa timidité, ou au contraire, le protéger ? Voici quelques conseils pour comprendre la timidité et aider votre enfant à s’affirmer, tout en respectant son rythme.
Avant de chercher à intervenir, il est important de comprendre que la timidité n’est pas une fatalité. Elle n’est pas inscrite dans les gènes de votre enfant et ne le définira pas pour toujours. La timidité est simplement une tendance que l’on peut surmonter avec de la patience et du soutien. C’est une phase que de nombreux enfants traversent à différents moments de leur développement, et elle peut se manifester de diverses manières : par un manque d’assurance, des hésitations à prendre la parole en public, ou encore par des difficultés à s’imposer dans un groupe.
Si votre enfant a tendance à se montrer réservé, il est essentiel de ne pas le catégoriser systématiquement comme « timide ». En attribuant cette étiquette, même de façon non intentionnelle, vous risquez de renforcer ce comportement. Au lieu de cela, concentrez-vous sur ses moments de confiance. Chaque fois qu’il ose s’exprimer ou prendre des initiatives, valorisez ses efforts, aussi petits soient-ils. L’encouragement positif est une clé importante dans l’affirmation de soi. Et si d’autres adultes le qualifient de « timide », évitez de répéter ce terme et indiquer plutôt ce qui lui manque. Votre enfant n’est pas timide ; il manque encore d’assurance et a besoin de temps pour s’adapter à de nouvelles situations.
Plutôt que de forcer votre enfant à affronter des situations qui le mettent mal à l’aise, proposez-lui des défis atteignables. Par exemple, s’il hésite à parler en public, commencez par de petites étapes : lui demander de partager son opinion à la maison ou de passer un coup de téléphone simple. Ces petits exercices l’aideront à prendre confiance en lui, étape par étape. Le tout est de trouver un équilibre entre le pousser doucement à sortir de sa zone de confort, sans lui imposer un stress inutile.
Aider son enfant à surmonter sa timidité ne signifie pas le pousser constamment. Il est tout aussi important de respecter ses besoins et de le laisser avancer à son rythme. Créez un environnement dans lequel il se sent écouté et respecté, où il peut exprimer ses peurs sans jugement. Cela renforcera son sentiment de sécurité et sa confiance en lui.
N’oubliez pas que votre enfant vous observe constamment. Si vous-même avez parfois des moments d’hésitation ou de doute, montrez-lui que cela fait partie de la vie et que vous pouvez vous en sortir. Parler de vos propres expériences peut l’aider à relativiser et à comprendre que tout le monde, même les adultes, rencontre des défis similaires. En vous voyant surmonter vos propres peurs, il prendra conscience qu’il peut faire de même.
Pour aider votre enfant à s’affirmer, vous pouvez aussi instaurer des petits rituels familiaux, comme un moment en fin de journée où chacun partage trois choses positives qui se sont passées. Cela lui apprendra à se concentrer sur les aspects positifs de sa journée et à reconnaître ses réussites, même les plus petites.
Rappelez-vous que surmonter la timidité n’est pas un sprint, mais un marathon. En tant que parent, votre rôle est de guider votre enfant avec patience et bienveillance, tout en l’encourageant à se dépasser sans pression. En instaurant un environnement de confiance et de soutien, vous l’aiderez à développer sa confiance en lui et à s’affirmer à son propre rythme.
L’automne, avec ses couleurs chaleureuses et ses journées plus fraîches, est une saison idéale pour ralentir et passer du temps de qualité en famille. Après la frénésie de l’été et de la rentrée scolaire, l’automne invite à la réflexion, au cocooning et à la découverte de nouvelles activités. C’est l’occasion parfaite de renforcer les liens familiaux et de créer des souvenirs précieux ensemble.
Dans notre atelier à l’attention des parents de fratries, nous consacrons d’ailleurs une séance complète sur le thème « favoriser la complicité dans la famille ».
Nous allons donc vous partager des activités issues de cet atelier, mais aussi des idées en lien avec la saison.
L’un des plus grands plaisirs de l’automne est sans doute le spectacle de la nature qui change de couleurs. Les feuilles des arbres qui se parent de teintes rouges, jaunes et orangées offrent un cadre magnifique pour des balades en famille. Une promenade en forêt peut être une véritable aventure pour les enfants, l’occasion de ramasser des feuilles, des pommes de pin, ou encore des marrons. Ces éléments naturels peuvent ensuite être utilisés pour des activités créatives à la maison, comme la création de couronnes automnales ou de tableaux avec des feuilles séchées.
Pour les plus grands, invitez-les à prendre des photos de cette nature inspirante. Ils pourront ainsi découvrir qu’il existe d’autres fonctionnalités que YouTube, TikTok, Insta, ou Snapchat à leur joujou préféré… nous avons nommé le smartphone 😉
Ces promenades permettent de s’éloigner des écrans, d’encourager les discussions et de profiter de l’instant présent.
L’automne est également la saison des récoltes. Pourquoi ne pas organiser une sortie pour cueillir des pommes ? Après la cueillette, vous pouvez prolonger l’activité à la maison en préparant des recettes de saison ensemble, comme une tarte aux pommes.
La cuisine en famille est un excellent moyen de travailler en équipe, d’apprendre à suivre des instructions et de savourer ensuite ensemble le fruit de vos efforts. Elle permet aussi de transmettre des savoir-faire et de créer des moments de complicité autour de la préparation des repas.
L’automne est la saison du retour à la maison après les longues journées d’été passées à l’extérieur. Avec les journées qui raccourcissent, c’est l’occasion parfaite pour créer une ambiance chaleureuse et réconfortante à la maison. Allumer des bougies parfumées, installer des couvertures moelleuses et passer des soirées en famille autour de jeux de société ou de films, tout cela contribue à renforcer les liens familiaux.
Les enfants apprécient particulièrement les moments où toute la famille se retrouve ensemble pour des activités simples et apaisantes. Vous pouvez aussi proposer des séances de lecture, où chacun choisit un livre ou une histoire à partager avec les autres. Ces moments de détente favorisent le dialogue et le partage, tout en offrant à chaque membre de la famille un sentiment de sécurité et de proximité.
Une autre façon de renforcer les liens familiaux est de partager les valeurs qui vous tiennent à cœur. Une activité intéressante consiste à définir trois valeurs familiales importantes (comme le respect, la solidarité ou la créativité) et à discuter ensemble des actions concrètes à mettre en place pour les faire vivre au quotidien. Par exemple, la valeur du respect peut être renforcée par l’habitude de s’excuser après une dispute, ou la solidarité en aidant un membre de la famille dans ses tâches.
Les moments de “colle familiale” sont ces instants privilégiés où vous partagez des activités amusantes et significatives. Cela peut être un rituel comme un repas spécial le vendredi soir, un jeu en famille le dimanche, ou une sortie culturelle. Ces moments permettent de créer des souvenirs ensemble et de renforcer le sentiment d’appartenance. Le jeu est un excellent moyen de partager ces moments tout en inculquant des valeurs comme la coopération et l’empathie. Pourquoi ne pas organiser une soirée jeux de société ou un concours de construction de cabanes avec des couvertures ?
L’automne est aussi marqué par des événements festifs comme Halloween. Impliquez vos enfants dans la décoration de citrouilles ou l’organisation d’une chasse aux bonbons. C’est un moment idéal pour se rassembler autour d’une activité ludique et créative. Pour les plus grands, organiser une soirée cinéma d’Halloween ou une séance de bricolage pour fabriquer des décorations peut être un excellent moyen de passer du temps ensemble.
L’automne offre une multitude d’occasions pour se retrouver en famille, loin du stress de la vie quotidienne. Chaque instant partagé permet de tisser des liens plus forts. Profitez de cette saison pour ralentir, vous reconnecter et créer des souvenirs qui réchaufferont le cœur de toute la famille longtemps après que les feuilles soient tombées. L’essentiel est de savourer ces moments simples, ensemble.
Salut à tous ! Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui concerne notre bien-être familial et personnel : l’équilibre numérique ou l’impact que peuvent avoir les écrans sur notre vie quotidienne.
Savoir si notre consommation d’écrans est adaptée ne se résume pas seulement à connaître notre temps d’utilisation. Il y a d’autres paramètres à prendre en compte pour trouver un bon équilibre. Alors, comment savoir si on est sur la bonne voie ? Voici trois éléments à observer en priorité.
Bien sûr, le temps d’écran est un premier indicateur clé. Mais il est important de le diviser en deux catégories :
– Temps pédagogique : Utilisé pour des obligations professionnelles ou scolaires.
– Temps récréatif : Dédicacé aux loisirs et divertissements.
Il est crucial de distinguer ces deux types de temps. Par exemple, un ado qui regarde des vidéos éducatives sur ses passions ou ses matières scolaires utilise son écran de manière pédagogique, même si cela se fait sur les réseaux sociaux.
Il y a d’ailleurs d’autres questions à se poser sur le temps d’écran :
– Combien de temps par jour ? Par semaine ? Lors des congés ?
– Utilise-t-il plusieurs écrans en simultané, comme texter tout en regardant la télé ?
– Le temps d’écran empiète-t-il sur d’autres aspects de sa vie, comme le sommeil, les activités sportives, les amis, ou les études ?
L’objectif n’est pas d’éliminer les écrans de notre vie, mais de prendre conscience de la place qu’on leur accorde. Et le temps d’écran seul ne peut pas nous permettre de tout juger.
La qualité du contenu que nous consommons est tout aussi importante que la quantité de temps passé devant les écrans. Les activités en ligne ne sont pas toutes égales.
– il existe des contenus positifs : ils peuvent être éducatifs, rassembleurs ou interactifs (films en famille, groupes de soutien en ligne, applications créatives).
– mais il y a aussi des contenus risqués : ce sont ceux qui isolent, qui sont inadaptés à l’âge, violents ou liés à l’argent. C’est par exemple les sites pornographiques, les jeux trop violents.
– enfin il existe le risque de consommation passive : c’est ce que l’on appelle le scrolling automatique et les visionnages en rafale sans réflexion, souvent un signe d’ennui.
Vous l’aurez compris. L’objectif est de privilégier des contenus positifs et de limiter les effets négatifs.
Il y a des moments où l’utilisation des écrans est appropriée et d’autres où elle coupe les interactions sociales, comme pendant un repas en famille ou au milieu d’une conversation. L’objectif est de diminuer l’utilisation des écrans lors des moments inappropriés pour profiter pleinement des moments déconnectés.
Voici donc quelques conseils pratiques pour un meilleur équilibre numérique :
1. Limitez les écrans dans les chambres : Pas de télé, de station de jeu, et idéalement, les téléphones doivent être déposés dans une boîte commune avant de se coucher.
2. Temps sans écran avant de dormir : Utilisez des réveils classiques plutôt que les téléphones pour la musique et les alarmes.
3. Pas d’écrans pendant les repas : Cela concerne tout le monde, adultes compris. Préservez ces moments de partage en famille.
4. Un écran à la fois : Si vos ados regardent la télé, leurs téléphones doivent être éteints. Cela vaut également pour vous.
5. Prévenez à l’avance pour ranger les écrans : Donnez à votre ado une plage horaire ou indiquez le nombre d’épisodes autorisés pour une série.
6. Favorisez les alternatives sympathiques : Proposez des activités fun pour attirer votre ado loin de son écran. Un simple « lâche ton téléphone, lis un livre » a peu de pouvoir de séduction.
7. Informez sur le pouvoir des écrans : Partagez des informations sur la façon dont les écrans nous manipulent. Par exemple, la série “Dopamine” explique bien le fonctionnement des réseaux sociaux.
Enfin, faites confiance à votre ado et valorisez ses efforts. Si vous avez fixé une heure et qu’il arrête seul au bout d’une heure 15, félicitez-le pour cette auto-régulation. S’appuyer sur chaque petite réussite est crucial, surtout si votre ado est déjà très dépendant de son téléphone.
Voilà pour aujourd’hui ! Si vous avez des questions ou des expériences à partager sur l’équilibre numérique, laissez un commentaire ci-dessous. Ensemble, nous pouvons aider nos ados à trouver un usage sain et équilibré de leurs écrans.
Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet qui nous tient à cœur : l’hypersensibilité chez les enfants et les adolescents. Nadège a d’ailleurs co-écrit un livre à ce sujet avec les éditions Bayard.
Saviez-vous que 15 à 20 % des enfants en France sont hypersensibles ? Contrairement à ce que certains peuvent penser, il ne s’agit ni d’un trouble ni d’un diagnostic médical, mais plutôt d’un trait de caractère. Les termes tels que « Personne Hautement Sensible » (PHS) ou « ultrasensible » sont utilisés par les chercheurs, bien que le terme « hypersensible » soit le plus couramment accepté.
L’hypersensibilité, c’est ressentir tout de manière plus intense. Que ce soit les émotions, les sensations ou les pensées, tout est amplifié. Un enfant hypersensible peut être bouleversé par une petite blessure ou une odeur désagréable, par exemple. C’est un monde d’émotions fortes, mais aussi de grandes richesses.
Émotions à fleur de peau : Des joies intenses aux colères soudaines, les émotions sont vives et parfois déroutantes.
Sensibilité sensorielle : Le bruit, les odeurs, les textures de vêtements, tout peut devenir une source de stress.
Hypersensibilité sociale : Besoin de solitude, difficultés dans les grands groupes, stress lorsqu’ils sont observés.
Difficultés avec les changements : Routine brisée, changements imprévus = grosses émotions.
Esthétique : Une appréciation marquée de la beauté et de l’art, mais aussi un rejet de ce qui est jugé inesthétique.
Cognitive : Une imagination débordante, une attention aux détails et parfois des difficultés à prendre des décisions.
Écouter avec empathie : Prenez le temps d’écouter sans chercher immédiatement des solutions. Accueillez leurs émotions, ça les aide à se sentir compris.
Éviter les phrases dures : Ne dites pas « la vie c’est dur, il faut être fort ». Votre enfant ne choisit pas d’être hypersensible. Valorisez ses ressentis plutôt que de les minimiser.
Préparer aux changements : Les routines rassurent. Prévenez à l’avance des événements à venir pour éviter les surprises stressantes.
Encourager l’autonomie émotionnelle : Aidez votre enfant à trouver ses propres solutions après avoir évacué le trop-plein émotionnel. Cela renforce leur confiance en eux.
Encourager les passions : Les enfants hypersensibles ont souvent des intérêts profonds et passionnés. Soutenez-les dans leurs hobbies et activités préférées, cela peut être une excellente source d’épanouissement.
Renforcer la communication : Parlez régulièrement avec votre enfant de ses ressentis. Cela permet de dédramatiser les situations et de mieux comprendre ses besoins spécifiques.
Rester calme : Lors des crises, gardez votre sang-froid. Ne réagissez pas de manière excessive, montrez que les émotions fortes passent.
Favoriser des environnements apaisants : Créez des espaces calmes à la maison où votre enfant peut se retirer pour se ressourcer quand le monde extérieur devient trop envahissant.
Accompagner un enfant hypersensible, c’est avant tout une question d’écoute et de compréhension. En tant que parents, notre rôle est de les guider dans ce voyage émotionnel, en transformant ce trait de caractère en véritable atout. Soyez patients, soyez présents, et surtout, soyez empathiques. Vos enfants hypersensibles ont beaucoup à offrir au monde !