« Encore un enfant qui chipote ! » C’est une réflexion qu’on peut être tenté de se faire quand un enfant refuse de manger. Et pourtant, ce n’est peut-être pas si simple.
En effet, un enfant qui refuse de manger n’est pas forcément en train de tester notre patience ni d’imposer sa loi à la tablée. Il exprime peut-être – de la seule manière qu’il connaisse – une émotion primaire : le dégoût.
Eh oui. Le dégoût, au même titre que la peur ou la colère, fait partie des six émotions fondamentales présentes dès la naissance. Il joue un rôle vital : nous protéger des dangers, en particulier alimentaires. D’ailleurs, les femmes enceintes connaissent bien ce phénomène – elles le vivent parfois de manière exacerbée, et ce n’est pas un bug de la nature, c’est une forme d’auto-protection contre les intoxications.
Mais attention, ce n’est pas qu’une réaction réflexe à une odeur suspecte. Le dégoût est aussi un puissant vecteur de construction de soi. Il marque les limites : ce que je rejette, ce que je ne veux pas en moi, ce que je trouve inacceptable. D’ailleurs, il peut être aussi bien physique que moral. C’est une émotion à forte charge symbolique.
Et ça commence tôt. Très tôt.
Dès la diversification, les enfants montrent des réactions très contrastées :
Rassurez-vous : tout cela est normal. Universel même. Tous les bébés ont une préférence innée pour le sucré (besoin d’énergie) et un rejet instinctif de l’amer ou de l’acide (risque d’empoisonnement par les plantes). Et à cela s’ajoute leur sensibilité individuelle aux textures, aux odeurs, à la température des aliments… un vrai cocktail sensoriel.
Vers 2 ans, c’est l’entrée dans la célèbre phase du « NON ». Traduction à table :
C’est la néophobie alimentaire, un passage obligé du développement.
Elle culmine entre 3 et 4 ans, puis s’atténue après 8 ans.
⚠️ Mauvaise nouvelle : c’est pile l’âge de la crèche et des premières frustrations côté pros.
Mais ce refus n’est pas un affront. C’est un besoin de contrôle, un « c’est moi qui décide » qui fait pleinement partie de leur construction psychique.
Voici quelques idées pour les accompagner sans (trop) s’arracher les cheveux :
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Parce que savoir parler ne veut pas dire savoir communiquer… surtout quand on est face à un tout-petit avec une cuillère pleine de purée de carotte dans la main.
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